LES DRUIDES

LES DRUIDES SAISON 1 ANNEXE 2

Les druides constituaient l’élite intellectuelle des Celtes. Selon César, une des meilleures sources les concernant :

Ils président aux sacrifices publics et privés, règlent les pratiques religieuses ; les jeunes gens viennent en foule s’instruire auprès d’eux, et on les honore grandement. Ce sont les druides, en effet, qui tranchent presque tous les conflits entre États ou entre particuliers et, si quelque crime a été commis, s’il y a eu meurtre, si un différend s’est élevé à propos d’héritage ou de délimitation, ce sont eux qui jugent, qui fixent les compensations à recevoir et à donner ; un particulier ou un peuple ne s’est-il pas conformé à leur décision, ils lui interdisent les sacrifices. C’est chez les Gaulois la peine la plus grave. Ceux qui en sont frappés de cette interdiction, on les met au nombre des impies et des criminels, on s’écarte d’eux, on fuit leur abord et leur entretien, craignant de leur contact impur quelque effet funeste ; ils ne sont pas admis à demander justice ni à prendre leur part d’aucun honneur. Tous ces druides obéissent à un chef unique, qui jouit parmi eux d’une grande autorité. À sa mort, si l’un d’eux se distingue par un mérite hors ligne, il lui succède ; si plusieurs ont des titres égaux, le suffrage des druides, quelque fois même les armes en décident. Chaque année, à date fixe, ils tiennent leurs assisses en un lieu consacré, dans le pays des Carnutes, qui passe pour occuper le centre de la Gaule. Là, de toutes parts affluent tous ceux qui ont des différends, et ils se soumettent à leurs décisions et à leurs arrêts. On croit que leur doctrine est née en Bretagne, et a été apportée de cette île dans la Gaule ; de nos jours encore ceux qui veulent en faire une étude approfondie vont le plus souvent s’instruire là-bas.

LA DOCTRINE DU DRUIDISME 

Les druides s’abstiennent habituellement d’aller à la guerre et ne paient pas d’impôts comme les autres : ils sont dispensés du service militaire et exempts de toute charge. Attirés par de si grands avantages, beaucoup viennent spontanément suivre leurs leçons, beaucoup leur sont envoyés par les familles. On dit qu’auprès d’eux ils apprennent par cœur un nombre considérables de vers. Ainsi d’un reste-t-il vingt ans à l’école. Ils estiment que la religion ne permet pas de confier à l’écriture la matière de leur enseignement, alors que pour tout le reste en général, pour les comptes publics et privés, ils se servent de l’alphabet grec. Ils me paraissent avoir établi cet usage pour deux raisons : parce qu’ils ne veulent pas de leur doctrine soit divulguée, ni que, d’autre part, leurs élèves, se fiant à l’écriture, négligent leur mémoire ; car c’est une chose courante : quand on est aidé par des textes écrits, on s’applique moins à retenir par cœur et on laisse rouiller sa mémoire. Le point essentiel de leur enseignement, c’est que les âmes ne périssent pas, mais qu’après la mort elles passent d’un corps dans un autre ; ils pensent que cette croyance est le meilleur stimulant du courage, parce qu’on n’a plus peur de la mort. En outre, ils se livrent à de nombreuses spéculations sur les astres et leurs mouvements, sur les dimensions du monde et celle de la terre, sur la nature des choses, sur la puissance des dieux et leurs attributions et ils transmettent ces doctrines à la jeunesse. (Guerre des Gaules, VI, 12-15).

LES DRUIDES, LES BARDES ET LES OVATES

Selon Strabon et d’autres auteurs antiques, la classe intellectuelle des Celtes se subdivisait en trois catégories : les bardes (poètes), les ovates, chargés plus particulièrement des sacrifices et de la divination, enfin les druides proprement dits, qualifiés de philosophes et théologiens, qui s’occupaient de l’interprétation de la nature et de la philosophie morale. Cette troisième catégorie semble être considérée comme la plus prestigieuse, car détentrice du savoir. C’est celle que décrit César. Le gutuater, cité par plusieurs inscriptions et mentionné dans la Guerre des Gaules (VII, 3 ; VIII, 38)., est généralement considéré comme un haut responsable des sacrifices.

LE DRUIDE DIVICIACOS

Nous connaissons un seul druide par son nom, le notable éduen Diviciacos, protagoniste bien connu de la Guerre des Gaules. Cicéron l’avait rencontré à Rome et mentionne sa qualité de druide qui nous serait restée autrement inconnue (De divinatione, I, 41)[1].

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Annexe 1 [Les Celtes] 

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Sources concernant les druides (d’après V. Kruta).

  1. Ammien Marcellin, Hist. XV, 9, 30, 32.
  2. César Guerre des Gaules, VI, 13-21.
  3. Diodore de Sicile, Bibl. hist., V, 31.
  4. Pline, Hist. nat., XVI, 95.
  5. Strabon, Géogr., IV, 4.

  1. Venceslas Kruta, Les Celtes, Histoire et Dictionnaire, Éditions Robert Laffont, Paris, 2000, pp. 582-584.

 Image mise en avant :

LES DRUIDES

Druide cueillant du gui. Illustration Henri Dimpre, pour un manuel d’histoire du Cours élémentaire paru chez Nathan (1955).

Pour en savoir plus: Druide — Wikipédia (wikipedia.org)