LA TRIPARTITION INDO-EUROPÉENNE
LES DRUIDES SAISON 2 ANNEXE 21
De la difficulté à comparer la religion romaine à la religion gauloise.
La tripartition indo-européenne : théorie formulée par Georges Dumézil à partir de la philologie et de l’histoire comparée des religions. Les peuples indo-européens, qu’ils soient Grecs, Arméniens, Celtes, Indo-Iraniens, Baltes, Germains, Slaves ou Latins, organisent leurs sociétés selon trois fonctions primordiales, correspondant aux domaines religieux, guerrier et économique, qui sont exercées comme des pouvoirs séparés et hiérarchisés. Cette structure tripartite organise également les mythologies et les idéologies des peuples issus de l’ensemble indo-européen.
LES TROIS FONCTIONS
La première fonction, dite fonction sacerdotale, est liée au sacré, à la religion, on la retrouve avec les druides celtes, la classe des brahmanes hindous ou encore les flamines romains.
La deuxième fonction, dite fonction guerrière, est lié à la guerre et au combat. Les guerriers ont pour devoir de protéger la société et d’en assurer le maintien ou l’expansion. Est mise en avant la figure du héros qui se distingue par ses exploits ou un courage extraordinaire. C’est au sein de cette fonction que l’on retrouve le principe d’un roi qui commande les guerriers.
La troisième fonction, dite fonction productrice, est liée à la fécondité, à la prospérité et à la richesse. Elle regroupe les agriculteurs, éleveurs, artisans, et les commerçants qui assurent les fonctions économiques des sociétés.
Nombres d’historiens, de linguistes et de comparatistes se sont engouffrés dans cette voie pour expliquer les sociétés des peuples indo-européens par la théorie de la tripartition. Avec un certain succès, sauf en ce qui concerne la religion des Celtes.
LES INVASION INDO-EUROPÉENNES
Si l’on suit cette théorie, on peut énoncer le postulat suivant. Si les Celtes sont des Indo-européens, ce qu’ils sont assurément, alors ils ont une religion indo-européenne et on peut comparer cette religion avec celle des autres peuples indo-européens.
Pourtant c’est là que commencent les problèmes.
De nombreux peuples indo-européens venus des steppes ukrainiennes ont conquis des territoires en Europe. Jusqu’ici tout va bien.
Sauf que… ces territoires n’étaient pas vides à leur arrivée. Ces terres étaient déjà peuplées par des sociétés bien établies. C’est donc un processus d’indo-européanisation complexe des sociétés autochtones qui s’est mis en place. Avec différents degrés d’intégration des nouveaux venus dans les sociétés autochtones.
C’est ici qu’interviennent plusieurs critères :
Le nombre et le degré d’évolution de la société. Si les Indo-Européens étaient très nombreux lors de leur conquête, alors ils ont tout changé et imposé leur langue, leur ordre social, leur religion. C’est ce qui s’est sans doute passé avec les Italiques dont font partie les Romains, lorsqu’ils se sont établis en Italie. Ce qui peut expliquer que la société romaine est construite sur un modèle tripartite proche de celui des origines. Un contre-exemple vient des Francs qui étaient peu nombreux par rapport à la population de la Gaule. Ils se sont imposés par la force, sont devenus la classe dirigeante en Gaule, mais n’ont pas réussi à imposer ni leur langue ni leur religion. Leur nombre n’a pas été suffisant et la société gauloise trop bien établie pour être changée en profondeur.
D’UN BOUT À L’AUTRE DU MONDE INDO-EUROPÉEN
Contrairement aux Romains, les Celtes et les Indiens sont tombés sur des peuples autochtones relativement nombreux avec des sociétés déjà très évolués et une religion fortement implantée (les sociétés mégalithiques en Europe et la civilisation de l’Indus pour le sous-continent indien). Les Celtes et les Indiens ont réussi à imposer leur langue, leur ordre social tripartite et leur religion. Cependant cette dernière uniquement au début de l’invasion, au fil du temps les religions indo-européennes ont fusionné avec celles des autochtones. La religion indo-européenne a fourni un cadre, mais le fond profond de la religion des autochtones — la Religion des Étoiles — a resurgi et en fin de compte a fini par s’imposer devenant ainsi le druidisme en Europe de l’Ouest et l’hindouisme en Inde.
LA RELIGION DES ÉTOILES
Les deux divinités principales de la Religion des Étoiles sont devenues sur le chaudron de Gundestrup, Orion et Cernunnos le Maître des animaux. Ils sont égaux et entrent en concurrence pour la souveraineté qu’ils exercent en alternance. En Inde, ces mêmes deux divinités forment un duo très inégal : Shiva est devenu un des dieux les plus importants du panthéon hindou, tandis que Rudra qui est appelé comme Orion, le Grand Chasseur, est restée une divinité du panthéon védique dont le culte n’existe plus. Prétendre, comme le font la plupart des manuels d’histoire religieuse, que Rudra est une figure primitive de Shiva est faux. Ce sont deux dieux très différents dont l’un à phagocyté l’autre. Pourquoi ces différences ?
Tout simplement les aléas de l’Histoire, des invasions, des migrations, des guerres, des catastrophes climatiques etc. Tous ces éléments combinés forgent les civilisations, leurs identités et leur originalité.
Par rapport à l’hindouisme, le druidisme est resté très proche de la religion des origines.
Le comparatisme indo-européen est utile et complémentaire, mais il ne représente qu’une des faces d’une pièce de monnaie.
Ce qui rend une comparaison entre les religions gauloise et romaine extrêmement difficile, car elles sont fondées sur deux systèmes totalement différents.
Jules César s’est déjà heurté à cette difficulté.
INTERPRETATIO ROMANA
Lors de la Guerre des Gaules, César est entré dans l’histoire en tant que grand général et excellent stratège. Cruel et impitoyable avec ses ennemis, comme le sont nombres de grands conquérants. Il est également considéré, avec raison, comme un « historien » fiable, ses descriptions de la Gaule et de ses habitants sont précieuses. Avec un petit bémol toutefois lorsqu’il s’agit de ses propres intérêts, il enjolive ou passe sous silence certaines actions ou événements. Il ne faut pas oublier qu’il raconte sa propre histoire qui est ainsi présentée à son avantage. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Néanmoins, beaucoup de ses dires se sont révélés exacts. César étant toujours bien informé sur ses ennemis. Cependant lorsqu’il sort de son domaine de compétences ses conclusions deviennent plus aventureuses. Ainsi sa description de la faune d’Europe du Nord est hautement fantaisiste et démontre plus de l’existence d’un humour gaulois que des connaissances réelles de César en matière de zoologie[1]. Il n’est guère plus pertinent en ce qui concerne la religion gauloise, puisqu’il a égaré des générations de chercheurs. Pourtant César porte à Rome le titre de grand pontife (pontifex maximus) de -63 à -44, la distinction religieuse la plus élevée en prestige et en obligations au sein de la religion publique romaine. C’est donc un spécialiste de la religion romaine, mais romaine uniquement, car son interprétation de la religion gauloise est, sans doute volontairement, biaisée.
UNE COMPARAISON HASARDEUSE
L’interpretatio romana est le fait de comparer une divinité celtique ou gallo-romaine à son équivalent dans la mythologie romaine. Ce qui donne chez César :
Le dieu qu’ils honorent particulièrement est Mercure : ses statues sont fort nombreuses ; ils lui attribuent l’invention de tous les arts ; ils en font le dieu qui indique au voyageur la route à suivre et qui le protège, celui aussi qui peut le plus leur faire gagner de l’argent et protéger le commerce. Après Mercure, ils mettent Apollon, Mars, Jupiter et Minerve. Ils se font à peu près la même idée de ces dieux que les autres peuples : Apollon guérit les malades, Minerve enseigne les éléments des travaux et des métiers, Jupiter est le maître des dieux, Mars est le dieu de la guerre. C’est à ce dieu, quand ils ont pris la décision de se battre, qu’ils promettent généralement leur butin ; après la victoire, ils lui sacrifient le butin vivant et entassent le reste en un seul endroit. Dans nombre de cités, on peut voir des tertres, formés de ces dépouilles. Dans des lieux consacrés. Il est très rare, qu’au mépris de la religion, quelqu’un ose cacher chez lui son butin ou le distraire de l’ensemble consacré : une mort terrible, dans les tortures, est réservée à ce crime[2]
César ne peut en aucun cas être un observateur objectif lorsqu’il parle de la religion gauloise, car il a un projet. Celui de devenir immensément riche avec la conquête de la Gaule et grâce à cet avantage de jouer un rôle politique majeur à Rome. Plan qui va réussir au-delà de ses espérances puisqu’il va accéder aux plus hautes fonctions. Dans ce court énoncé sur la religion des Gaulois, César transmet en premier lieu un message à ses lecteurs romains.
« Maintenant qu’ils sont vaincus, les Gaulois ne sont pas les terribles sauvages que l’on vous a décrit, ils ont les mêmes dieux que nous. Venez, investissez et installez-vous en Gaule. C’est un territoire riche et prometteur qui ne demande qu’à être colonisé ».
C’est pourquoi César fait croire à ses lecteurs que les Gaulois, qui ont pourtant la passion de la guerre, vénéraient en premier lieu un dieu du commerce. Malheur aux vaincus !
LES DIEUX GAULOIS
D’après César, les dieux gaulois sont dans l’ordre d’importance :
Mercure, Apollon, Mars, Jupiter et Minerve.
Ce qui a donné un imbroglio monumental dans la classification des divinités gauloises. Au point que les meilleurs spécialistes s’emmêlent les pinceaux et arrivent à dire que le dieu Lug est à la fois Apollon et Mercure. Ce qui est strictement impossible.
LE CHAUDRON DE GUNDESTRUP
Encore une fois le chaudron de Gundestrup permet de démêler le vrai du faux. Sur les cinq divinités citées par César, quatre apparaissent, sous un autre nom bien évidemment, sur le chaudron d’argent. Ces quatre divinités correspondent en tous point à la Religion de Étoiles des druides telle qu’elle est inscrite dans le ciel étoilé.
MERCURE
Mercure correspond au Maître des animaux, celui qui est mieux connu désormais sous l’appellation de Cernunnos.
Image de Cernunnos sur le chaudron de Gundestrup. Certains éléments le rendent immédiatement reconnaissable : le fait d’être cornu, le torque ou encore la présence de certains animaux, le cerf, le loup, le taureau ou encore le serpent à tête de bélier. Le lion est le véhicule de la déesse, c’est pourquoi il ne regarde pas le dieu cornu. Chaudron de Gundestrup, Ier siècle av. J.-C., Argent doré, © Copenhague, Nationalmuseet
C’est à propos de cette divinité que César a été le plus malhonnête ou le moins compétent dans sa comparaison. Ce n’est sans doute pas par ignorance qu’il le décrit ainsi, puisqu’il est grand pontife, mais par calcul politique. Il veut convaincre ses lecteurs que les Gaulois sont domptés et qu’ils n’attendent plus qu’une chose, faire du commerce avec les Romains. Ce qui est vrai pour une grande partie de la population meurtrie par une longue guerre aux conséquences désastreuses d’un point de vue économique et démographique.
César dit que les statues de ce dieu sont fort nombreuses, ce qui est parfaitement vrai. Il affirme également que les Gaulois lui attribuent l’invention de tous les arts, ce n’est pas impossible, même si les spécialistes d’aujourd’hui attribuent cette fonction à Lug. Qu’ils en font le dieu qui indique au voyageur la route à suivre et qui le protège, c’est fort possible. Et pour finir que ce dieu est aussi celui qui peut le plus leur faire gagner de l’argent et protéger le commerce. Cernunnos est certes un dieu qui donne la richesse (un de ses attributs est un sac de blé ou d’argent, ce qui revient au même), mais les Gaulois pensent plutôt à un butin de guerre. Disons que César a déformé quelque peu la réalité pour qu’elle corresponde à ses projets.
UN DIEU TROP DANGEREUX
Cernunnos est ce Mercure décrit par César, divinité principale des Gaulois, la plus représentée, mais en fait totalement inclassable pour les Romains. Car là où le conquérant dérape, c’est lorsqu’il prétend que ce dieu principal correspond au Mercure romain, alors que si ce dieu devait être identifié avec une divinité du monde gréco-romain c’est plutôt avec Dionysos qu’il faudrait le comparer. Faute intentionnelle, mystification ou réelle difficulté à trouver une correspondance exacte à ce dieu fort complexe ? La question n’est pas tranchée. En tout cas, César, opportuniste, a saisi l’occasion d’en faire un dieu inoffensif et rapidement assimilable, ce qu’il n’est pas en réalité. Car pour les Gaulois, Cernunnos est un dieu sombre que l’on craint. Ce n’est pas pour rien que le dieu cornu est devenu dans le Christianisme, le diable. En tous cas, l’iconographie gallo-romaine suit l’interprétation de César et montre un dieu qui est de plus en plus souvent représenté sous les traits du Mercure romain. La transformation se fait très rapidement en quelques années à peine qui correspond à une réelle volonté de changer l’image ombrageuse de ce dieu.
Sur l’autel de Reims, le dieu Cernunnos, personnage principal, est encore représenté au centre du monument. À ses côtés les dieux Apollon et Mercure. Ce dernier, personnage secondaire, est prêt à prendre la place de Cernunnos dans l’iconographie gallo-romaine.
Le dieu gaulois Cernunnos, représenté assis au centre du haut-relief en pierre daté du 1er siècle. Il présente les attributs qui le caractérisent dans l’iconographie gallo-romaine : le torque, les cornes de cerf et un sac qui déverse des graines ou des pièces de monnaie. À gauche, Apollon tient une lyre dans la main droite. De l’autre côté, Mercure, coiffé du pétase, tient un caducée dans une main et une bourse dans l’autre. Un fronton triangulaire, sur lequel figure un rat, surmonte les trois divinités. Source : musees-reims.fr
Au cours du temps, la transformation est achevée comme le démontre cette représentation presque classique de Mercure, enfin débarrassé de l’encombrant Cernunnos.
Statuette en bronze représentant Mercure accompagné d’un coq à sa droite, et d’un bouquetin à sa gauche. Mercure est debout, nu et déhanché, son corps posé sur son pied droit, le pied gauche restant en arrière, relevé. Il porte un pétase ailé sur la tête, tient à sa main droite une bourse et dans l’autre un caducée (cassé). Il est chaussé de crépides (sans ailes) et porte un manteau court sur son épaule gauche. Mercure est de belle facture très classique. Le coq et le bouquetin sont de facture plus locale. Musée de Borda de Dax. Source : www.alienor.org
Cependant, il peut y avoir une autre possibilité…
Voir à ce propos SAISON 2 ANNEXE 26 Le dieu Mercure des Gaulois
Pour mieux comprendre ce dieu fort complexe :
Voir également SAISON 2 ANNEXE 20 Le dieu Tricéphale des Gaulois
Ou encore SAISON 2 ANNEXE 3 Cernunnos, le Maître des animaux
APOLLON
Apollon correspond à un autre dieu qui est souvent représenté sur le chaudron de Gundestrup. Il s’agit d’Orion/Lugus. Le frère jumeau de Cernunnos. Sur le chaudron en argent, il est représenté affrontant un être triple, ce qui est également le cas de Lug dans la mythologie irlandaise (La mort des enfants de Tuireann).
Plaque des trois taureaux. Chaudron de Gundestrup, Ier siècle av. J.-C., Argent doré, © Copenhague, Nationalmuseet
Pour comprendre ce dieu complexe voir toute la SAISON 2
MARS
Ce dieu n’apparaît pas sur le chaudron de Gundestrup. Pour une raison très simple, le dieu gaulois de la guerre est pour les Gaulois un concept des plus abstraits. Pour le figurer, il suffit de planter une épée dans le sol, à l’endroit même où les adversaires ont reculé durant la bataille[3]. Ce point précis devient sacré et les vainqueurs élèvent un trophée avec les dépouilles des vaincus à cet endroit. Tout le butin est consacré à cette divinité invisible et nul n’aurait l’idée en Gaule de toucher ces objets devenus tabou que ce soit des armes ou des objets en or, comme un torque. Ceux qui le font quand même sont punis d’une mort terrible.
Les Celtes de l’indépendance ont toujours refusé de figurer leurs dieux. Ce n’est qu’après la chute de la Gaule, une fin du monde pour les druides que ceux-ci ont envisagé de mettre en images leurs divinités grâce au chaudron de Gundestrup. Un acte désespéré.
Les deux jumeaux sont présents sur le chaudron d’argent, le dieu père et la déesse-mère également, dieu de la guerre n’y figure pas. Est-ce la volonté de ne pas représenter une divinité abstraite par essence ou tout simplement parce que le chaudron de Gundestrup est uniquement consacré au culte des Dioscures et que Mars n’y avait pas sa place ? Là non plus, la question n’est pas tranchée.
En tout cas les Gaulois sont passés dans l’iconographie gallo-romaine directement, sans phase intermédiaire, de leur dieu de la guerre invisible au dieu Mars des Romains.
Le dieu Mars coiffé d’un casque à large cimier. À noter qu’il porte dans sa main gauche le fourreau d’une épée, pointe vers le haut. Ce qui est un trait stylistique propre à la Gaule. Détail d’un pilier à quatre dieux d’Escolives-Sainte-Camille. Salle gallo-romaine au musée archéologique de Dijon. Source Simone Deyts, Images des dieux de la Gaule, Éditions Errance.
De nombreuses statues sont estampillées en tant que dieu Mars sans la moindre preuve. Il suffit que le personnage porte une épée, une lance ou un autre accessoire guerrier pour que cela devienne une représentation du dieu de la guerre. Comme dans le cas suivant :
Pilier de Mavilly, détail d’une face avec le dieu Mars portant une cotte de mailles. À ses côtés, une déesse et un serpent à tête de bélier. Musée de Dijon. Source Simone Deyts, Images des dieux de la Gaule, Éditions Errance.
Parce qu’il porte une cotte de maille, c’est une figuration du dieu Mars. Alors que le personnage est accompagné par son animal fétiche, son véhicule, reconnaissable entre tous, le serpent à tête de bélier, attribut du dieu Cernunnos. Il semble que le Mercure gaulois n’était pas aussi inoffensif que le prétendait César et avait également un aspect guerrier.
JUPITER
Pour les Gaulois, Jupiter c’est le dieu père, le dieu de l’orage Taranis. Sur le chaudron de Gundestrup, il offre à son fils Cernunnos, le dieu cornu, le calendrier, symbolisé par une roue à huit rayons qui représentent les huit fêtes celtiques (les équinoxes et les solstices, plus les fêtes que les Irlandais nomment Imbolc, Beltaine, Lugnasad et Samain, le Samonios gaulois du calendrier de Coligny). Voir à ce propos SAISON 1 ANNEXE 5 Le calendrier de Coligny
Image du dieu père et de son fils Cernunnos lors de la remise solennelle du calendrier sacré. Dans ce cas précis ce n’est pas le torque qui caractérise Cernunnos, mais le fait d’être cornu et surtout de la présence du serpent à tête de bélier au-dessous de lui. Son animal fétiche, son véhicule diraient les hindous. Tandis que le véhicule du dieu père, Taranis, est un griffon qui indique le Nord. Chaudron de Gundestrup, Ier siècle av. J.-C., Argent doré, © Copenhague, Nationalmuseet
Dans le cas de Jupiter, la correspondance avec le dieu gaulois Taranis est pertinente.
MINERVE
Minerve très ancienne divinité romaine est la déesse de la pensée élevée, des lettres, des arts, de la musique, de la sagesse, de l’intelligence, des métiers et de ceux qui les pratiquent ainsi que de la guerre comprise sous l’angle de la réflexion stratégique et du savoir-faire tactique (par opposition au courage brutal de Mars). Cette multiplicité des fonctions correspond bien à la déesse-mère des Celtes qui est en fait un personnage unique qui peut apparaître sous diverses formes avec différentes fonctions. Donc, une Minerve aux multiples fonctions n’est pas le plus mauvais choix fait par le conquérant romain pour décrire la déesse des Celtes.
Image de la déesse-mère et de ses deux fils les Dioscures gaulois, Orion et Cernunnos, à noter que Cernunnos (en haut, à droite) porte la plupart du temps un torque autour du cou. Chaudron de Gundestrup, Ier siècle av. J.-C., Argent doré, © Copenhague, Nationalmuseet
CONCLUSION
César a livré avec sa liste de divinités romaines des indications précieuses, mais pas tout à fait honnête pour les raisons précitées. Fort heureusement, le chaudron de Gundestrup, basé sur la Religion des Étoiles des druides, permet d’y voir plus clair et apporte de nombreux éléments nouveaux pour l’étude des divinités celtiques.
JPS2024
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NOTES :
[1] Dans ce cas précis, César a « bêtement » recopié les écrits de Posidonios, croyant sur parole le philosophe grec qui s’est laissé berner par des gaulois quelque peu facétieux qui ont lui ont fait croire à l’existence du dahut. Ce que ces joyeux lurons ignoraient, c’est que César reprendrait les dires de Posodonios et que leur plaisanteries, lancées lors soirée quelque peu arrosée, traversent les millénaires et parviendraient jusqu’à nous.
[2] Jules César, La guerre des gaules, VI, 17.
[3] Ce culte du glaive planté dans le sol est répandu chez les nomades d’Asie centrale, Scythes, Sarmates etc. Ainsi lorsque Ammien Marcellin (XXXI, 2, 23) évoque le culte chez un de ces peuples nomades, les Alains : « La religion chez eux n’a ni temple ni édifice consacré, pas même une chapelle de chaume. Un glaive nu, fiché en terre, devient l’emblème de Mars ; c’est la divinité suprême, et l’autel de leur dévotion barbare ».
Pour en savoir plus sur les : Fonctions tripartites indo-européennes — Wikipédia (wikipedia.org)
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