LE MYSTÈRE DE RENNES-LE-CHÂTEAU

L’histoire extraordinaire d’un curé de campagne qui a trouvé un trésor. De quel trésor s’agit-il ? Les hypothèses sont nombreuses…

UN PEU DE GÉOGRAPHIE

Petit village situé dans le sud-ouest du département de l’Aude en région Occitanie. La commune fait partie du massif des Corbières. Son territoire relevait de l’ancien comté carolingien du Razès dont l’oppidum, dénommé Rhedae, se trouverait à l’emplacement du bourg actuel.

RENNES-LE-CHÂTEAU. tour Magdala.

L’auteur devant la tour Magdala, cabinet de travail de l’abbé Saunière. ©MW2022

L’ABBÉ SAUNIÈRE

Béranger Saunière est né le 11 avril 1852 à Montazels près de Couiza, c’est donc un enfant du pays. Son père est régisseur du château de Montazels et maire du village. Béranger a trois frères et trois sœurs. À 18 ans, il entre au Grand Séminaire de Carcassonne. Il est ordonné prêtre le 7 juin 1879. Il est ensuite nommé vicaire à Alet-les-Bains puis le 1er juin 1885, il devient curé de Rennes-le-Château. En conflit avec son évêque, Monseigneur de Beauséjour, il démissionne le 1er février 1909. L’abbé Saunière décède le 22 janvier 1917.

RENNES-LE-CHÂTEAU. L'abbé Bérenger Saunière devant le porche de l'église de Rennes-le-Château.

L’abbé Bérenger Saunière devant le porche de l’église de Rennes-le-Château. (Wikimedia Commons).

LES FOUILLES DE L’ABBÉ SAUNIÈRE

Pour les passionnés d’énigmes historiques, Rennes-le-Château est un véritable cas d’école. Dans lequel une authentique découverte engendre une énorme affaire sur laquelle on peut broder à l’infini. Affaire énigmatique où le vrai et le faux s’emmêlent allègrement. Car il est indéniable que l’abbé Saunière, curé de Rennes-le Château, a trouvé quelque chose lors de la restauration de l’église Sainte Marie-Madeleine. Édifice de style roman datant du XIIème siècle.

RENNES-LE-CHÂTEAU. Porche et tympan de l’église Saint Marie-Madeleine de Rennes-le-Château

Porche et tympan de l’église Saint Marie-Madeleine de Rennes-le-Château, une des 33 cartes postales éditées par l’abbé Saunière. http://www.rennes-le-chateau-archive.com

Il semble même qu’il a fait même plusieurs découvertes. Un petit dépôt de pièces sous la dalle de l’autel et un ou plusieurs parchemins dans un pilier du maître-autel. Lorsque l’abbé démonte le pavement de la nef de l’église, il dégage une dalle en grès sculptée. Elle se compose de deux panneaux délimités par des colonnes torsadées soutenant des arcades sur laquelle sont représentés du côté droit deux cavaliers sur un même cheval. Il aurait découvert sous la dalle une marmite de pièces d’or et un crâne percé.

RENNES-LE-CHÂTEAU. La dalle des chevaliers qui recouvrait un tombeau, conservée au musée du domaine à Rennes-le-Château.

La dalle des chevaliers qui recouvrait un tombeau, conservée au musée du domaine à Rennes-le-Château. © Le Musée Domaine de l’abbé Saunière.

Suite à ces travaux, l’abbé découvre ensuite une crypte sous l’église, le tombeau des seigneurs.

The Crypt of the church of Rennes-le-Château

Reconstitution de la nécropole souterraine en image de synthèse. En 1891, l’abbé Saunière mentionne dans son journal « la découverte d’un tombeau », sans doute le Tombeau des Seigneurs ». Sous l’église, la crypte et le tombeau dont l’entrée n’a pour l’heure pu être retrouvée. ©Paul Saussez, 2002

Saunière entreprend également des fouilles discrètes dans le cimetière, ce qui entraîne quelques démêlés avec les villageois.

LE DOMAINE DE L’ABBÉ SAUNIÈRE

Ce qui est certain, c’est qu’après les fouilles menées dans et autour de son église, l’abbé entreprend de grands travaux qui coûtent beaucoup d’argent. Il y a d’abord la restauration quasi complète de l’église puis du presbytère. Il achète également plusieurs terrains. Il fait construire la villa Bethania, vaste maison sur trois niveaux, un jardin avec serre, des citernes, des locaux de services surmontés d’un promenoir avec belvédère.

RENNES-LE-CHÂTEAU. La villa Béthania et l’église de Rennes-le-Chateau, carte postale ancienne.

La villa Béthania et l’église de Rennes-le-Chateau, carte postale ancienne. Source : http://www.rennes-le-chateau-archive.com

Le jardin est délimité par un belvédère avec sur un côté une tour sous verrière, appelée l’orangeraie.

RENNES-LE-CHÂTEAU. La tour de l’orangeraie et le belvédère, carte postale ancienne.

La tour de l’orangeraie et le belvédère, carte postale ancienne. © Le Musée Domaine de l’abbé Saunière. © Le Musée Domaine de l’abbé Saunière.

De l’autre une tour néogothique de deux étages. L’un des symboles les plus célèbres de Rennes-le-château. La tour Magdala en pierre s’oppose à la tour de l’orangeraie, en verre. Dans l’orangeraie un escalier de 22 marches nous invite à descendre (aux Enfers ?) tandis que dans la tour Magdala c’est l’inverse, un escalier de 22 marches nous permet de monter et ainsi d’accéder au ciel.

RENNES-LE-CHÂTEAU. La tour Magdala et en arrière-plan le belvédère, carte postale ancienne issue de la collection éditée par l’abbé Saunière.

La tour Magdala et en arrière-plan le belvédère, carte postale ancienne issue de la collection éditée par l’abbé Saunière. (http://www.rennes-le-chateau-archive.com)

La tour Magdala constitue le cabinet de travail de l’abbé Saunière qui abrite une superbe bibliothèque. À noter que Magdala (forme de l’hébreu mighdal) signifie « Tour » en référence à Marie de Magdala citée dans les Évangiles.

UN GRAND TRAIN DE VIE

L’abbé mène ensuite un grand train de vie pour l’endroit et l’époque, recevant sur son magnifique domaine les notables locaux.

RENNES-LE-CHÂTEAU. En janvier 1956, La Dépêche du Midi publia trois articles sur Rennes-le-Château avec des photos de la villa Bethania, de la tour Magdala et de l’église Sainte Marie Madeleine, l’affaire était lancée.

En janvier 1956, La Dépêche du Midi publia trois articles sur Rennes-le-Château avec des photos de la villa Bethania, de la tour Magdala et de l’église Sainte Marie Madeleine, l’affaire était lancée. (Photo MW). © Le Musée Domaine de l’abbé Saunière.

Et quelques visiteurs plus particuliers comme un archiduc d’Autriche, Jean de Habsbourg-Toscane (prince de Toscane et archiduc d’Autriche également connu sous le nom de Jean Orth, 1852-1890).

RENNES-LE-CHÂTEAU. Jean Salvator de Habsbourg-Toscane, Jean Orth.

Jean Salvator de Habsbourg-Toscane, né le 25 novembre 1852 à Florence et mystérieusement disparu en 1890, présumé mort en mer, est un prince de Toscane et archiduc d’Autriche également connu sous le nom de Jean Orth (d’après le nom du château d’Orth, entre Linz et Salzbourg). (Wikimedia Commons)

Ou encore la cantatrice Emma Calvé qui entretint une liaison avec l’abbé (il n’existe aucune preuve confirmant cette rumeur).

RENNES-LE-CHÂTEAU. Emma Calvé affiche de l'opéra Sapho.

Affiche pour la création de l’opéra-comique Sapho de Massenet créé le 27 novembre 1897 au Théâtre Lyrique sur la place du Châtelet à Paris avec Emma Calvé dans le rôle-titre. (Wikimedia Commons)

Ce qui est avéré, c’est que l’abbé Saunière pour gagner de l’argent se livre à un trafic de messe et qu’il sollicite quelques généreux donateurs dont la comtesse de Chambord (princesse royale de Hongrie et de Bohême, et archiduchesse d’Autriche-Este, 1817-1886). Mais est-ce bien suffisant pour assurer son train de vie fastueux ?

RENNES-LE-CHÂTEAU. La comtesse de Chambord vers la fin de sa vie (1885).

La comtesse de Chambord vers la fin de sa vie (1885). (Wikimedia Commons)

L’ÉNIGME DE L’OR MAUDIT

À partir de là, l’imagination n’a plus aucune limite. Voici quelques hypothèses sur la nature du trésor de Rennes-le Château, liste qui fait rêver tout chasseur de trésor qui se respecte.

L’OR DE TOULOUSE (AURUM TOLOSANUM)

En 279 av. J.-C., une grande expédition celtique sous la conduite de Brennus pille le sanctuaire de Delphes (Grèce). L’or est ramené à Toulouse (Tolosa) par les Volques Tectosages, une des tribus ayant participé à l’expédition vers la Grèce. Vers 101 av. J.-C., lors des troubles engendrés par la migration des Cimbres, un légat romain dénommé Caepio, s’empare du trésor, mais celui-ci disparaît mystérieusement entre Toulouse et Marseille (Massilia).

RENNES-LE-CHÂTEAU. Cépion ravissant l'or de Toulouse, Sébastien Le Clerc d'après Jean-Pierre Rivalz, vers 1687, Musée Paul-Dupuy.

Cépion ravissant l’or de Toulouse, Sébastien Le Clerc d’après Jean-Pierre Rivalz, vers 1687, Musée Paul-Dupuy. (Wikimedia Commons).

J’ai écrit un article concernant ce trésor (à paraître prochainement). L’épopée de Brennus (il y en a plusieurs) est un mythe traditionnel celtique qui est inscrit dans les étoiles avant d’être un fait historique. Un héros celtique part à la recherche des talismans qui ornent les centres sacrés des peuples voisins. Stonehenge, Tara en Irlande, Delphes et Rome. Toutes ces expéditions sont une réussite, sauf celle de Rome. Car si les autres sanctuaires sont aujourd’hui en ruine, Rome est toujours un centre religieux.

LE TRÉSOR DE JÉRUSALEM (OU TRÉSOR DES WISIGOTHS)

Trésor pillé par Titus, fils de l’empereur Vespasien, lors de la destruction de Jérusalem par les légions romaines en l’an 70 de notre ère. Outre l’or et l’argent, l’arche d’alliance, l’Autel des Parfums, la Table d’or des pains de proposition, les trompettes sacrées en argent le Menorah, chandelier à sept branches en or, forment le trésor sacré du temple de Salomon. Alaric, roi des Wisigoths s’en empare à son tour après la prise de Rome en 410 et le cache à Rhedae (ancien nom de Rennes) ou ses environs immédiats. Le trésor est figuré sur l’arc de triomphe de Titus, notamment le fameux chandelier en or pur de 34 kg, mais pas l’Arche d’Alliance.

RENNES-LE-CHÂTEAU. Arc de triomphe de Titus : soldats romains rapportant à Rome la Ménorah et autres objets précieux pillés dans le temple de Jérusalem.

Arc de triomphe de Titus : soldats romains rapportant à Rome la Ménorah et autres objets précieux pillés dans le temple de Jérusalem. Copie du détail du passage central, Musée de la Diaspora (Hatfoutsot). (Wikimedia Commons).

Cette dernière n’a pas quitté les souterrains de Jérusalem, qui reste grâce à sa présence un centre religieux pour les trois monothéismes. Sans sa présence Jérusalem serait actuellement à l’état de ruine après sa destruction par les Romains, ce qui n’est visiblement pas le cas.

LE TRÉSOR DE GUERRE DE DAGOBERT II, ROI DES FRANCS (676-679)

Le lien entre Dagobert et Rennes-le-Château s’établit à travers sa deuxième épouse Gisèle de Rhedae, fille de Bera II, comte de Rhedae. Sur ordre du maire du palais Pépin II de Herstal, le roi est tué par un serviteur lors d’une chasse en forêt de Woëvre. L’assassin tue ensuite les autres membres la famille royale. Cependant la légende raconte que Gisèle de Rhedae s’enfui avec son fils Sigisbert IV jusqu’au comté de Razès, au sud de la Gaule, dans la place forte wisigoth de Rhedae (Rennes-le-Château).

RENNES-LE-CHÂTEAU. Stèle du martyre de saint Dagobert, crypte de l'église Saint-Dagobert de Stenay.

Stèle du martyre de saint Dagobert, crypte de l’église Saint-Dagobert de Stenay. (Wikimedia Commons).

LE TRÉSOR DE BLANCHE DE CASTILLE

Selon la légende, la mère de Louis IX (Saint Louis) (1188-1252), chassée de Paris par la croisade des Pastoureaux en 1250 serait venue se réfugier dans le Razès et aurait fait construire le château de Blanchefort et y aurait caché l’or de la couronne de France. En fait, Blanche de Castille, veuve de Louis VIII, pendant la minorité de son fils, a effectivement dû faire face à la révolte des grands du royaume pour garder la couronne pour son fils Louis IX, mais cela se passait durant les croisades contre les Albigeois (ou Cathares).

Blanche de Castille, détail d'une miniature de la Bible moralisée de Tolède, 1240.

Blanche de Castille, détail d’une miniature de la Bible moralisée de Tolède, 1240. (Wikimedia Commons).

LE TRÉSOR DES CATHARES

Hérétiques, traqués et massacrés par la Sainte Inquisition, les derniers Cathares meurent sur le bûcher, après la chute du château de Monségur en 1244. Deux cent quinze personnes sont brulées vives, emportant ainsi avec eux le secret de la cache d’un important trésor. Cependant la nuit avant le drame, quatre hommes s’enfuient de la forteresse en se laissant glisser à l’aide de cordes, le long des parois vertigineuses entourant le nid d’aigle emportant avec eux le trésor des hérétiques. Leur trésor aurait été ensevelis dans les environs de Rennes-le-Château. Un trésor numéraire d’or et d’argent ? Mais pour les passionnés de la légende cathare, un objet encore plus précieux aurait été caché dans la forteresse de Monségur : le Saint Graal, calice contenant le sang de Jésus-Christ. Pour plus de détails voir Montségur et le secret des cathares

Croisade contre les Albigeois - Les derniers défenseurs de Montségur brûlés sur le bûcher en 1244

Croisade contre les Albigeois – Les derniers défenseurs de Montségur brûlés sur le bûcher en 1244 – Gravure d’Émile Bayard.

LE TRÉSOR DES TEMPLIERS

Ordre militaire et religieux créé à l’occasion du concile de Troyes en1129, à partir d’une milice appelée les Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon fondée en 1119 par Hugues de Payns. Leur mission est de sécuriser le voyage des pèlerins chrétiens vers la Terre Sainte. Après la chute de Jérusalem, l’Ordre prend de l’ampleur à travers toutes l’Europe au point de faire de l’ombre au roi de France. Le vendredi 13 octobre 1307, Philippe le Bel ordonne de faire arrêter tous les templiers du royaume de France. Le trésor des Templiers aurait été enterré à Rennes-le-Château vers 1314, après la mort sur un bûcher du dernier grand maître de l’Ordre en 1307. Les légendes font des Templiers les gardiens du Graal et de l’Arche d’Alliance. Nombre de société secrètes se réclameront par la suite de l’Ordre du Temple.

Jacques de Molay, dernier Grand maître de l’ordre du Temple et Geoffroy de Charnay, dernier commandeur de l'ordre du Temple pour la baillie de Normandie, brûlés vifs sur le bûcher à Paris, le 18 mars 1314.

Jacques de Molay, dernier Grand maître de l’ordre du Temple et Geoffroy de Charnay, dernier commandeur de l’ordre du Temple pour la baillie de Normandie, brûlés vifs sur le bûcher à Paris, le 18 mars 1314.

LE TRÉSOR DE LA REINE BLANCHE

Le reine Blanche de Bourbon (1339-1361), reine de Castille vient se soigner à Rennes-les-Bains durant son exil forcé. Son trésor aurait été caché près de Rennes-le-Château.

L'empoisonnement de Blanche de Bourbon, épouse de Pierre le Cruel, peinture par Louis-Georges Paradis, 1838.

L’empoisonnement de Blanche de Bourbon, épouse de Pierre le Cruel, peinture par Louis-Georges Paradis, 1838. (Wikimedia Commons).

LE TRÉSOR DES FAUX-MONNAYEURS DU CHÂTEAU DE BÉZU

Affaire bien réelle et documentée qui date du XIVème siècle dans laquelle était impliquée Guillaume Cathala, un neveu du pape Benoit XII. À cette époque les faux-monnayeurs étaient condamnés à mort, or lui et ses complices furent épargnés en 1347. On se demande bien pourquoi ?

UN TRÉSOR DE LÉGENDE

Une légende raconte qu’en 1645, un berger de Rennes-le-Château nommé Ignace Paris, mena paître ses brebis. Il constata que l’une d’entre-elles avait disparu et décida donc de partir à sa recherche. Grâce aux bêlements de l’animal, il la repéra au fond d’un trou. Prudemment le berger descendit un boyau étroit et se retrouva dans une grande cavité. L’animal s’y trouvait sain et sauf. il remarqua en tâtonnant que le sol était couvert de pièces d’or, mais il eut également l’effroi de toucher des ossements humains. Le berger remplit sa capuche de pièces d’or et rebroussa chemin. Le berger alla immédiatement raconter son aventure au village, mais refusa de dévoiler le lieu de sa trouvaille. Henry d’Hautpoul, le Seigneur de Rennes, avide de connaître l’endroit où était enfui le trésor, fit saisir le malheureux pâtre pour le soumettre à la question et lui faire avouer l’origine de l’or, mais celui-ci décéda de ses tortures sans dévoiler son secret. Furieux Henry d’Hautpoul fit exécuter les bourreaux malhabiles.

confessionnal de l’église de Rennes-le-Château.

Épisode biblique du bon pasteur soignant sa brebis ou l’illustration d’une légende locale remontant au XVIIe siècle. Parti haute du confessionnal de l’église de Rennes-le-Château. © Le Musée Domaine de l’abbé Saunière.

Une étrange brebis à tête humaine aux oreilles pointues.

Tête de la brebis avec l’image à l’envers. Détail du confessionnal de l’église de Rennes-le-Château.

Tête de la brebis avec l’image à l’envers. Détail du confessionnal de l’église de Rennes-le-Château. © Le Musée Domaine de l’abbé Saunière.

LE TRÉSOR DE L’ABBÉ BIGOU

L’abbé Antoine Bigou, curé de Rennes-le-Château contraint de s’exiler en Espagne après la révolution de 1789. Il semble être l’auteur de la mystérieuse pierre tombale de la Dame de Blanchefort, Marie de Négri d’Ables (Stèle aujourd’hui disparue). L’abbé aurait dissimulé les avoirs de la famille d’Hautpoul, les seigneurs de Rennes-le-Château, dans l’église (ciboires, reliquaires, bijoux, monnaies anciennes, livres anciens). Ce dépôt constitue très certainement une des sources de revenu de l’abbé Saunière.

Objets précieux du culte et affaires de famille trouvés dans une ou plusieurs tombes anciennes. L’abbé aurait revendu les objets précieux ainsi que des documents qu’il revend à une riche famille régnante. Les Habsbourg apparaissent deux fois dans cette histoire à travers la comtesse de Chambord et de Jean Orth, archiduc d’Autriche.

Fac-similé de la stèle de Blanchefort qui est la pierre tombale de Marie de Négri d’Ables, dame d’Hautpoul et de Blanchefort

Fac-similé de la stèle de Blanchefort qui est la pierre tombale de Marie de Négri d’Ables, dame d’Hautpoul et de Blanchefort, décédée en 1781 qui comporte énormément de fautes volontaires. Un véritable code secret. Pour avoir un exemple de déchiffrement voir : La stèle Blanchefort – Rennes-le-Château Archive (rennes-le-chateau-archive.com)

AUTRES HYPOTHÈSES

Quelques thèmes reviennent souvent lors de l’évocation du trésor de Rennes-le-Château.

LE GRAAL

Suite à un jeu de mot sur San Graal ou Sang Real « Sang Royal » c’est soit le Saint Graal, coupe contenant le sang du Christ, ou le Sang Royal, la lignée de Jésus à travers sa liaison avec Marie Madeleine (ou Marie de Magdala). Il faut préciser que l’église de Rennes-le-Château est dédiée à Sainte Marie-Madeleine.

Statue de Sainte Marie-Madeleine.

Statue de Sainte Marie-Madeleine. Elle tient une croix avec sa main droite, dans sa main gauche elle porte un vase à nard, parfum dont elle oint les pieds de Jésus. À ses pieds se trouve un crâne reposant sur un livre ouvert. La Sainte est vêtue avec des habits luxueux. Personnage important des Évangiles puisque Marie-Madeleine est présente lors de la crucifixion puis devant la tombe vide de Jésus ©MW2022. © Le Musée Domaine de l’abbé Saunière.

La tour à deux étages, cabinet de travail de l’abbé Saunière, est appelée tour Magdala. Sa grande maison d’habitation porte le nom de villa Bethania. Marie de Béthanie est, selon le Nouveau Testament, une disciple de Jésus-Christ. Sœur de Lazare et de Marthe, elle vit avec eux dans le village de Béthanie près de Jérusalem. C’est avec Grégoire le Grand (540-604, pape de 590 à 604) que la confusion des trois femmes (Marie de Béthanie, Marie de Magdala et une pécheresse anonyme) est totalement et définitivement installée dans l’esprit de la majorité des Chrétiens d’Occident.

Le tympan de l’Église de Rennes-le-Château

Le tympan de l’Église de Rennes-le-Château avec notamment l’inscription en forme d’avertissement : TERRIBILIS EST LOCUS ISTE « terrible est ce lieu ». ©MW2022

L’ARCHE D’ALLIANCE

L’arche d’Alliance, liée au trésor du Temple, volée par le romain Titus en 70 de notre ère puis par le wisigoth Alaric en 410 ou encore trouvée lors de fouille dans le Temple de Salomon par les Templiers. Cet objet sacré serait caché dans une grotte du mont Cardou ou du mont Bugarach.

Moïse et Josué s'inclinant devant l'Arche, par James Tissot, vers 1900.

Moïse et Josué s’inclinant devant l’Arche, par James Tissot, vers 1900. (Wikimedia Commons).

LA TOMBE DE JÉSUS

Toute la théorie repose sur la venue de Marie Madeleine dans le sud de la Gaule après la mort de Jésus. Ce qui est possible. S’y ajoute néanmoins un élément capital. La sainte ne serait pas venue seule avec un petit groupe de disciples, mais avec le corps du Christ embaumé. Ce qui réduirait le Christianisme à néant. Car comme le dit Saint Paul à juste titre : « S’il n’y a pas de résurrection des morts, le Christ non plus n’est pas ressuscité. Et si Christ n’est pas ressuscité, vide est alors notre message, vide aussi votre foi. » (1 Co 15, 13-14).

Les tombes de la Sainte et du Christ seraient cachées dans un étrange sanctuaire souterrain des montagnes du Cardou ou du Bugarach.

Mise au tombeau, miniature du folio 157r dans Les Très Riches Heures du duc de Berry.

Mise au tombeau, miniature du folio 157r dans Les Très Riches Heures du duc de Berry. (Wikimedia Commons).

Détail du reliquaire, Sur le bateau on peut voir un corps embaumé et auprès de lui, la Vierge Marie en prière, accompagnée du petit groupe dont Marie-Madeleine. La barque s'échoua selon la légende à Saintes-Maries-de-la-Mer.

Détail du reliquaire, Sur le bateau on peut voir un corps embaumé et auprès de lui, la Vierge Marie en prière, accompagnée du petit groupe dont Marie-Madeleine. La barque s’échoua selon la légende à Saintes-Maries-de-la-Mer. (©Jean-Pierre Rousset www.compostela-images.com)

La sépulture du Christ dans un grotte artificielle dans l’église d’Espéraza

La sépulture du Christ dans un grotte artificielle dans l’église d’Espéraza (village proche de Rennes-le-Château). http://www.rennes-le-chateau-archive.com

DES DOCUMENTS SECRETS

Documents impliquant l’Église, qui évoquent notamment la liaison de Jésus et de Marie Madeleine. Certains écrits apocryphes, comme l’Évangile de Philippe présentent Marie Madeleine comme la compagne de Jésus qu’il embrassait souvent sur la bouche. Ce qu’on oublie souvent de dire que ce sont des écrits gnostiques et que dans cette doctrine le baiser symbolise la transmission du souffle divin, qui se traduit par pneuma et qui signifie « esprit ». Ce qui fait de Marie Madeleine, la grande initiée, la disciple par excellence du Christ et non sa maîtresse. Ce qui rend les disciples masculins jaloux et met à mal le dogme de la prêtrise réservée aux hommes.

Le pilier « wisigothique » qui est en fait d’époque carolingienne sur lequel est posé une statue de Notre-Dame de Lourdes.      Le pilier « wisigothique » qui est en fait d’époque carolingienne sur lequel est posé une statue de Notre-Dame de Lourdes.

Le pilier « wisigothique » qui est en fait d’époque carolingienne sur lequel est posé une statue de Notre-Dame de Lourdes. En haut, tel qu’il est actuellement, en bas, la position originale. Il s’agit d’un des deux piliers qui soutenaient l’ancien maître-autel de l’église. Cette pierre a été retaillée et sciée et placée à l’envers. La face avant comporte une gravure représentant une croix pattée et gemmée, emmanchée sur une torsade. La croix est surmontée de l’alpha et de l’oméga, le début et la fin de toute chose. Il existe une tradition selon laquelle l’abbé aurait trouvé des parchemins à l’intérieur du pilier, ce qui est faux. © Le Musée Domaine de l’abbé Saunière.

LE PRIEURÉ DE SION.

Théorie fondée sur des documents déposés à la Bibliothèque Nationale entre 1964 et 1967 qui lient la généalogie des rois Mérovingiens aux descendants de Jésus et de Marie Madeleine. Ces derniers sont protégés des attaques l’Église par une mystérieuse société secrète : le Prieuré de Sion.

LE SECRET DYNASTIQUE

Qui rejoint le thème précédent. D’après les documents déposés à la Bibliothèque Nationale, les parchemins découvert par l’abbé Saunière contenaient la preuve de la survivance de la dynastie mérovingienne, que l’on croyait éteinte depuis Dagobert II (652-679). Son fils, Sigebert IV se serait secrètement retiré à Rennes-le-Château et aurait fait souche. Parmi ses descendants actuels se trouve « le roi perdu », seul prétendant légitime au trône de France.

LES DOUZE COFFRES-FORTS ZODIACAUX

Cette théorie suggère que le livre La Vraie Langue Celtique (1886) de l’abbé Boudet, curé de Rennes-les-Bains, serait un texte codé qui permettrait d’identifier un cercle de 12 coffres-forts disposés autour de Rennes-les Bains. Chacun des coffres-forts serait lié symboliquement à un signe du zodiaque.

CONCLUSION

La liste des trésors que l’on peut découvrir à Rennes-le-Château est longue et pourtant ça ne suffit pas puisque certains cherchent encore un savoir perdu, l’Atlantide et même des extra-terrestres qui de toute façon ne sont pas loin puisque le pic de Bugarach était considéré en 2012 comme le dernier refuge sur terre en cas de fin du monde. Finalement, il ne nous reste que le rêve de trésors les uns plus fabuleux que les autres…

Ange portant le Graal, Abbaye de St Hilaire.

Ange portant le Graal, Abbaye de St Hilaire. (Photographie : Philippe Contal, 2016).

UNE PISTE INEXPLORÉE

Cette piste ne permettra pas de retrouver les trésors matériels cités plus haut, mais peut-être un trésor spirituel…

Statue de Joseph et l'enfant Jésus    Statue de la Sainte Vierge chacun avec l’Enfant Jésus.

Ces deux statues à gauche et à droite de l’autel montrent Joseph et la Sainte Vierge chacun avec l’Enfant Jésus. Source : http://www.rennes-le-chateau-archive.com

Le doublement de l’Enfant Jésus dans l’église de Rennes-le-Château, l’un avec Joseph, l’autre avec Marie, semble indiquer que Saunière connaissait le secret des Templiers : Le culte des jumeaux qui remonte à la plus haute antiquité. Dont voici la version gauloise, avec différentes statuettes, d’origine diverses avec cependant toujours le même motif : la déesse mère allaitant des jumeaux. Voir SAISON 2 ANNEXE 23 La religion des Étoiles

Déesses- mères avec deux enfants - diverses provenances - II ou IIIe siècle ap. J.C.

Déesses- mères avec deux enfants – diverses provenances – II ou IIIe siècle ap. J.C. – Terre cuite env. 8 à 10 cm. – Musée des Antiquités Nationales, St-Germain-en-Laye. (Wikimedia Commons).

Jumeaux, adultes, que l’on retrouve sur le chaudron de Gundestrup avec la déesse mère au centre de la composition.

La déesse mère entourée par les Dioscures, Chaudron de Gundestrup, Ier siècle av. J.-C.,

La déesse mère entourée par les Dioscures, Chaudron de Gundestrup, Ier siècle av. J.-C., Musée national du Danemark.

Il s’agit des deux frères jumeaux que les Grecs appellent les Dioscures et que l’on retrouve sur le sceau des templiers.

Sceau des Templiers

Sceau des Templiers. Source : http://rue-des-9-templiers.eklablog.com/

Cette très ancienne Religion des Étoiles que l’on retrouve entre autres sous la forme des deux Jean. Une symétrie calendaire qui fait que Jean l’Évangéliste est fêté au solstice d’hiver tandis que Jean le Baptiste est fêté au solstice d’été. Les deux chevaliers sur un seul cheval évoquent bien sûr la pauvreté originelle de l’ordre du Temple. Ce n’est qu’un des nombreux niveaux de lecture, car cette figure se retrouve également dans le ciel étoilé. Les deux Dioscures célestes se partageant un même cheval. Il est évident que dans le Christianisme, il est impensable de représenter les jumeaux côte à côte. C’est pourtant le sujet de certains tableaux de la Renaissance. Il suffit de faire la recherche suivante sur internet ; la vierge à l’enfant avec Jean Baptiste et qui montre la Mère de Dieu avec deux enfants. Jésus et Jean le Baptiste.

Giovanni Antonio Sogliani vierge à l'enfant avec saint Jean-Baptiste, vers 1530.

Giovanni Antonio Sogliani vierge à l’enfant avec saint Jean-Baptiste, vers 1530. (Wikimedia Commons).

Des œuvres qui ne sont pas sans rappeler les tableaux illustrant la mythologie antique, notamment Léda et le Cygne avec la présence des jumeaux, les Dioscures.

Léda et le Cygne D'après une œuvre de Léonard de Vinci, 1510.

Léda et le Cygne D’après une œuvre de Léonard de Vinci, 1510. (Wikimedia Commons).

L’idéologie véhiculée par la décoration de l’église de Rennes-le-Château n’est plus catholique, mais correspond plutôt aux croyances dualistes tel que l’on peut les trouver dans le manichéisme ou le catharisme. Ce qui fait de l’abbé Saunière un hérétique. Voir à ce propos Le secret des Cathares

©JPS2022 (modifié en 2023).

[ACCUEIL]

Image mise en avant :

Le Diable du bénitier. Le diable représenté dans l'église serait le démon Asmodée, gardien du trésor du roi Salomon. 

Le Diable du bénitier. Le diable représenté dans l’église serait le démon Asmodée, gardien du trésor du roi Salomon.  (Photo : http://rennes-le-chateau-bs.com/)

Sources :

http://www.rennes-le-chateau-archive.com excellent site pour absolument tout savoir sur l’affaire de Rennes-le-Château.

Le site de Rennes-le-Château :

Découvrez le Domaine de l’Abbé Saunière, son histoire, sa boutique, la tour Magdala | Mairie de Rennes le Château (rennes-le-chateau.fr)