LE PILIER DES NAUTES

LES DRUIDES SAISON 2 ANNEXE 14

À côté du panthéon romain, le piler des Nautes comporte quelques divinités gauloises beaucoup plus mystérieuses…

UN ÉTRANGE MONUMENT

Le pilier des Nautes est une colonne monumentale gallo-romaine érigée au Ier siècle, sous le règne de l’empereur Tibère, en l’honneur de Jupiter par les Nautes de Lutèce. Le pilier des Nautes, découvert au XVIIIe siècle dans le sous-sol de la cathédrale Notre-Dame de Paris, est exposé dans la salle du frigidarium des thermes de Cluny.

Maquette de reconstitution du pilier des Nautes au musée de Cluny.

Maquette de reconstitution du pilier des Nautes au musée de Cluny. (Wikimedia Commons).

UNE DÉCOUVERTE EXTRAORDINAIRE

Le pilier des Nautes est constitué de quatre blocs de pierre de forme cubique, ornés de bas-reliefs représentant diverses scènes, ainsi que des divinités gauloises et romaines. L’un de ces blocs comporte une dédicace. Ces blocs de pierre ont été mis au jour lors de la construction d’une crypte sous la cathédrale Notre-Dame de Paris le 16 mars 1711.

Pilier des Nautes, un des quatre blocs de pierre. À gauche Esus abattant un arbre, à droite le taureau aux trois grues (Tarvos Trigarannus).

Pilier des Nautes, un des quatre blocs de pierre. À gauche Esus abattant un arbre, à droite le taureau aux trois grues (Tarvos Trigarannus). Musée de Cluny – Musée National du Moyen Age Source : Clio20. (Wikimedia Commons).

Ces blocs étaient tous tronçonnés en deux, et pour trois d’entre eux, la partie inférieure était manquante.

INSCRIPTION

Le pilier consacré à Jupiter porte une dédicace en latin à l’empereur Tibère :

TIB CAESARE

AVG IOVI OPTVMO

MAXSVMO

NAVTAE PARISIACI

PVBLICE POSIERVNT

« À Tibère César Auguste, à Jupiter très bon, très grand, les Nautes du territoire des Parisii, aux frais de leur caisse commune ont érigé (ce monument). ».

Tibère a régné après Auguste de 42 av. à 37 apr. J.-C.

Selon l’inscription, le pilier a été offert par une corporation de nautes parisiens, des bateliers qui assuraient le transport des marchandises sur la Seine.

ICONOGRAPHIE

Le pilier, haut de cinq mètres, était constitué de quatre dés ou autels de pierre, disposés sur un socle et ornés de bas-reliefs sculptés sur les quatre faces. Ces bas-reliefs représentent des dieux des panthéons latin et gaulois.

Première modélisation 3D d’une hypothèse de reconstitution du pilier complet. Gladius Scutumque/Séquana média/ G.Robert (2019).

LA FACE 1 ET 2 DU PILER DES NAUTES

Pilier des nautes reconstitué en 3D. Les parties les plus sombres correspondent aux blocs conservés.

Pilier des nautes reconstitué en 3D. Les parties les plus sombres correspondent aux blocs conservés. Infographie © A.-B. Pimpaud d’après les dessins de © J.-P. Adam.

LA FACE 1

LE PREMIER DES DIOSCURES : CASTOR

Le bloc montre Castor, l’un des Dioscures. La pierre porte l’inscription [CASTOR], centrée sur le bandeau.

Pilier des Nautes : Castor, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : Castor, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Castor porte la cuirasse, le paludamentum (cape retenue à l’épaule par une fibule dont la forme et la taille varient selon les époques) ramené sur le bras gauche, le bonnet pointu, la lance. De la main droite, il tient les rênes ramenées au-dessus du front de son cheval. Celui-ci a la tête tournée vers son maître, c’est-à-dire retournée vers l’arrière de son propre corps, qui passait derrière le dieu.

Dans la mythologie grecque, Castor et Pollux (en grec ancien Kástôr et Poludeúkês) sont appelés Dioscures (en grec ancien Dióskouroi, « jeunes garçons de Zeus ») Les deux frères sont les fils jumeaux de Léda, épouse de Tyndare, roi de Sparte. Séduite par Zeus métamorphosé en cygne, Léda pondit deux œufs. Castor et Clytemnestre, tous deux mortels, naquirent de l’œuf fécondé par Tyndare, Pollux et Hélène, enfants divins, de celui fécondé par Zeus.

Contrairement à son frère Pollux qui est immortel, Castor est donc le mortel parmi les Dioscures.

Symboles grecs de la figure indo-européenne des dieux jumeaux. Les Dioscures sont le symbole des jeunes gens en âge de porter les armes et sont souvent figurés avec des chevaux.  Ce qui est le cas sur le bloc du pilier des Nautes. Ils apparaissent comme des sauveurs dans des situations désespérées et sont les protecteurs des marins. Le feu de Saint-Elme est considéré comme leur manifestation physique. Il ne faut pas oublier que les Nautes sont des bateliers.

Les Dioscures sont associés à la constellation des Gémeaux.

DES DIEUX GAULOIS

On a beaucoup avancé l’idée de syncrétisme entre les relions romaine et gauloise à propos du pilier des Nautes. Ce qui est possible, mais il ne faut pas oublier que les druides ont décrété un interdit sur la représentation des dieux qui s’est maintenu durant des millénaires dans le domaine celtique et qui n’est tombé qu’après la conquête romaine. D’après les données du chaudron de Gundestrup, les Dioscures sont une composante essentielle de la Religion des Étoiles des druides. Les Gaulois, sans tradition iconographique, ont peut-être tout simplement puisé dans l’imagerie existante chez les romains pour représenter leurs propres dieux. En tous cas ceux qui présentaient les mêmes caractéristiques que les dieux gaulois. Par exemple, les figurations de Jupiter, Vulcain, Mars ou des Dioscures romains devaient leur convenir parfaitement.

Castor est figuré avec ses attributs traditionnels. Castor est figuré avec ses attributs traditionnels.

Castor est figuré avec ses attributs traditionnels. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam. Source : archeologie.culture.gouv.fr

TARVOS TRIGARANUS

Sur le bloc est représenté le taureau aux trois grues, Tarvos Trigaranus et porte l’inscription : [TARVOS TRIGARANUS] qui occupe toute la longueur du bandeau. Cette divinité gauloise a l’aspect d’un taureau (tarvos) sur le dos duquel sont posées trois grues (tri garanus).

Pilier des Nautes : Tarvos Trigaranus, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : Tarvos Trigaranus, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : www. musee-moyenage.fr

Le taureau est gros et court et exprime la puissance, les plis de son poitrail sont fortement marqués. Les deux cornes, au-dessus des oreilles, sont trapues et pointues. La mèche du front est fournie, et il est certain qu’il n’y a pas une troisième corne au milieu. Devant l’animal, un arbre avec un nœud résultant d’une branche anciennement coupée. L’arbre ne porte pas de fruits et il a les mêmes feuilles que celui qui est représenté sur le bas-relief figurant Esus.

Quant aux grues, on peut restituer avec certitude la position de leurs pattes, dont les extrémités existent sur la pierre inférieure, plantées sur la croupe du taureau. Deux sont posées sur le dos du taureau et la troisième sur la tête de l’animal.

Le nom Tarvos Trigaranus s’explique par le celtique : taruos mot gaulois correspondant au latin taurus « taureau » (irlandais tarb : « taureau », breton taro, gallois tarw, cornique tarow) et garanus « grue » correspondant au grec gerános de même sens (gallois, vieux cornique et breton : garan « grue »). Tarvos Trigaranus signifie donc « taureau aux trois grues ».

Les oiseaux représentés sont donc des grues de l’espèce la plus commune en Europe, la grue cendrée (Grus grus).

La légende celtique qui illustre ce bloc, nous est connue par le bas-relief de Trêves, sur lequel on peut voir non le taureau tout entier, mais la tête de l’animal, dans le feuillage de l’arbre où sont perchés les trois oiseaux. Un homme vêtu de la tunique du travailleur enfonce un instrument dans le tronc de cet arbre. C’est la preuve que l’épisode du Taureau et celui d’Esus, abatteur d’arbres, sont intimement liés sur le pilier des Nautes.

Derrière un arbre, on aperçoit un taureau sur la tête et l’échine duquel sont juchées trois grues. C’est la figuration d’un mythe ou d’une légende gauloise identifiable par l’inscription « TARVOS TRIGARANUS ». Derrière un arbre, on aperçoit un taureau sur la tête et l’échine duquel sont juchées trois grues. C’est la figuration d’un mythe ou d’une légende gauloise identifiable par l’inscription « TARVOS TRIGARANUS ».

Derrière un arbre, on aperçoit un taureau sur la tête et l’échine duquel sont juchées trois grues. C’est la figuration d’un mythe ou d’une légende gauloise identifiable par l’inscription « TARVOS TRIGARANUS ». Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

TROIS PERSONNAGES MASCULINS ARMÉS

Le bloc montre trois hommes barbus avec une inscription [EVRISES], mal centrée sur le bandeau.

Pilier des Nautes : les « seniores », sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : les « seniores », sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Les trois hommes se ressemblent et porte la même coiffure : plus âgés que les « iuniores » (voir plus loin), ils sont coiffés comme eux, mais ils ont de longues moustaches « à la gauloise » et une barbe fournie et pointue. Ils portent tous trois des boucliers gaulois hexagonaux, des lances et des tuniques laissant le bras nu. Celui de droite porte, posé sur sa main droite qui tient déjà la lance, un gros objet circulaire dans lequel on a voulu voir le bordage d’un navire. La reconstitution avec un bateau est purement hypothétique, mais plausible puisque les Nautes sont des bateliers. Il semble que les trois « seniores » et trois « iuniores » représentent les nautes eux-mêmes.

On rapproche le terme [EVRISES] du Gaulois ieuru qui signifie « a offert, a dédié ». Cette interprétation viendrait confirmer ce qui est inscrit en dédicace, à savoir que les nautes (bateliers) « ont élevé ce monument », c’est à dire qu’ils en sont les donateurs.

Trois personnages portant la barbe, les seniores, sont équipés de boucliers hexagonaux. En bas figure peut-être le bordage d’un navire ou un couple de vaisseaux symbole de la construction navale. Trois personnages portant la barbe, les seniores, sont équipés de boucliers hexagonaux. En bas figure peut-être le bordage d’un navire ou un couple de vaisseaux symbole de la construction navale.

Trois personnages portant la barbe, les seniores, sont équipés de boucliers hexagonaux. En bas figure peut-être le bordage d’un navire ou un couple de vaisseaux symbole de la construction navale. Le bandeau supérieur porte l’inscription « EURISES », peut-être un mot gaulois signifiant « a dédié ». Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

DEUX DIVINITÉS FÉMININES

Le bloc montre deux divinités féminines. Au-dessus de celle de droite, sur le bandeau, les lettres [FOR…].

Pilier des Nautes : deux divinités féminines (Junon et Fortuna), sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : deux divinités féminines (Junon et Fortuna), sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

À gauche la représentation d’une déesse (peut-être Junon). Vêtue, elle tient en diagonale une sorte de hampe terminée en forme de fuseau et qui dépasse au-dessus de l’épaule gauche jusque sur la moulure supérieure. Junon tient souvent son sceptre ou une torche de cette façon, et l’on connaît au moins un exemple (colonne de Mayence) où la déesse n’est pas voilée. Junon est une déesse romaine, reine des dieux et reine du ciel, épouse de Jupiter, protectrice des femmes, qui symbolise le mariage et la fécondité.

À droite sans doute la représentation de la déesse Fortuna. Elle est vêtue d’une tunique à manches courtes, le bras gauche replié, la main droite probablement pendante ; la main gauche tient par le bord un objet circulaire et creux, patère, plat ou petite corbeille, à moins que ce ne soient pas les doigts, mais les plis de la draperie passant sur l’avant-bras que l’on voit à cet endroit. La pierre étant très dégradée, il ne serait pas impossible que la déesse ait tenu une corne d’abondance. Fortuna est une divinité italique allégorique de la chance.

Cette face présente deux divinités, peut-être Junon à gauche, tenant un sceptre ou une torche, et Fortuna à droite. Cette face présente deux divinités, peut-être Junon à gauche, tenant un sceptre ou une torche, et Fortuna à droite.

Cette face présente deux divinités, peut-être Junon à gauche, tenant un sceptre ou une torche, et Fortuna à droite. Le bandeau supérieur porte d’ailleurs l’inscription incomplète FOR […]. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

FACE 2

CERNUNNOS

Ce bloc montre un dieu aux bois de cervidé et porte l’inscription : [..ERNUNNOS] que les spécialistes ont toujours restitué avec un C initial et lu Cernunnos. Ce dieu est une figure majeure du panthéon celtique, Cernunnos incarnerait le cycle biologique de la nature, reflétant simultanément la vie et la mort. L’étude du chaudron de Gundestrup offre une compréhension beaucoup plus détaillée de cette divinité mystérieuse.

Pilier des Nautes : Cernunnos, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : Cernunnos, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Sur le bloc figurent les épaules et la tête d’un dieu barbu, doté de bois de cervidé auxquels est suspendu, de chaque côté, un petit torque. Au cou, un ornement qui pouvait être un autre collier ouvré et plus grand. Les traits sont ceux d’un homme âgé, qui paraît chauve. Les épaules sont nues, mais les plis d’une étoffe drapée passent sur l’épaule droite : le dieu devait être vêtu d’une exomide (tunique courte qui dégage l’épaule et le bras droits). Il devait être assis en tailleur (position souvent dite « bouddhique »), comme d’autres dieux semblables connus en domaine gallo-romain. Le dieu est également doté de deux petites excroissances entre les bois de cerf. Si ce sont des oreilles d’un cerf, alors elles sont mal placées d’un point de vue anatomique. On a récemment avancé l’idée que ce sont les cornes d’un jeune taureau. Ce qui est fort possible puisque Cernunnos est le maître des saisons. Taureau au printemps et cerf en automne. Voir à ce sujet SAISON 2 ANNEXE 3 Cernunnos le Maître des animaux

Le nom [C]ERNU[N]OS avec la restitution du C initial et du N manquant est communément admise. Cernunnos est dérivé du mot corne *kernu-/kornu et l’étymologie la plus vraisemblable du nom est le « dieu cornu ».

La représentation du dieu gaulois Cernunnos, chauve, barbu, doté d’oreilles animales et de bois de cervidé La représentation du dieu gaulois Cernunnos, chauve, barbu, doté d’oreilles animales et de bois de cervidé

La représentation du dieu gaulois Cernunnos, chauve, barbu, doté d’oreilles animales et de bois de cervidé auxquels pendent des torques. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P.

JUPITER

Ce bloc montre le dieu Jupiter et porte l’inscription [IOVIS], centrée sur le bandeau. Jupiter est le dieu romain qui gouverne la terre et le ciel, ainsi que tous les êtres vivants s’y trouvant. Il est aussi le maître des autres dieux et est originellement un dieu du ciel, caractéristique que l’on retrouve dans son association aux présages célestes liés aux pratiques divinatoires des prêtres de Rome. Dieu souverain, il a pour attributs l’aigle et le Foudre. Son équivalent gaulois est Taranis, dieu du Ciel et de l’Orage.

Pilier des Nautes : Jupiter, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : Jupiter, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Le dieu, à demi drapé, tient de la main gauche levée un long sceptre terminé en pointe. De la main droite, dont il ne reste plus que le contour, il tenait par le milieu, aujourd’hui dégradé, un foudre à deux séries de trois pointes opposées et coudées. Sous le foudre, la silhouette reconnaissable d’un aigle, qui se présentait probablement de trois quarts à droite. L’attitude, avec le foudre surmontant l’aigle, se retrouve en Gaule même, à Vaison, où elle est prêtée à un Jupiter celtique tenant de l’autre main une roue.

Jupiter s’appuie sur un sceptre et tient de la main droite le foudre. Jupiter s’appuie sur un sceptre et tient de la main droite le foudre.

Jupiter s’appuie sur un sceptre et tient de la main droite le foudre. Sous ce dernier, on devine la silhouette de l’aigle. Le bandeau supérieur porte l’inscription identifiant le dieu : « IOVIS ». Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

INSCRIPTION EN LATIN

Pierre portant la dédicace du monument par les Nautes.

Pilier des Nautes : la dédicace en latin, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : la dédicace en latin, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Pilier des Nautes la dédicace en latin.

Cette inscription en latin peut être interprétée comme suit :

« À Tibère César Auguste, et à Jupiter, très bon, très grand, les nautes du territoire des Parisii aux frais de leur caisse commune ont érigé ce monument. ». Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

LE DIEU MARS ET SA PARÈDRE

Ce bloc montre deux personnages. L’un masculin, l’autre féminin.

Pilier des Nautes : Mars et une déesse, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : Mars et une déesse, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

À gauche, le dieu Mars. La divinité, qui semble imberbe, est reconnaissable à son équipement : casque à panache, cuirasse, paludamentum replié sur le bras gauche, lance à main droite, épée ou poignard à main gauche. Dans la mythologie romaine, Mars est le dieu des guerriers, de la jeunesse et de la violence, dieu de première importance dans la Rome antique en tant que père de Romulus et Rémus, fondateur et protecteur de la cité. Avant l’abandon de l’interdit de représenter les dieux, le dieu de la guerre des Gaulois était uniquement représenté par une épée plantée dans le sol à l’endroit même où les troupes ennemies ont reculée pour la première fois lors d’un combat. Sans doute le dieu le plus abstrait des divinités gauloises d’avant la conquête romaine.

À droite une déesse dont l’identité est indéterminée. Drapée, portant un bracelet au bras droit au-dessus du coude. La coiffure, comme celle des autres déesses de ce bloc, est caractéristique de l’époque de Tibère et de Claude : deux masses de cheveux avec raie médiane, repliées sur elles-mêmes et descendant sur la nuque qu’elles dépassent de chaque côté (on voit de part et d’autre du cou, sous forme de boules nattées, les extrémités du rouleau). La draperie est repliée sur le bras gauche, dont la main paraît tenir un objet à 3 pointes, peut-être 3 épis ou une fleur ? On a parfois identifié cette déesse avec Minerve, dont elle n’a aucunement l’aspect. Si elle tient bien trois épis à la main, il s’agit de Cérès : déesse de l’agriculture, des moissons et de la fertilité. Elle peut fort bien figurer à côté du dieu de la guerre qui, par la victoire, assure la prospérité. Toutefois, la lettre V, seul reste du nom inscrit au-dessus d’elle, n’entre pas dans ce nom. Il peut s’agir d’une déesse gauloise associée à Mars (Boudana ?, dont on retrouve le terme boudi- qui signifie « victoire / gain / butin / avantage / profit ». Boudina pourrait avoir signifié littéralement « la victorieuse » ou « celle qui apporte le butin).

Mars est accompagné d’une déesse qui pourrait être Minerve, Vénus, Boudana (une divinité celtique) ou encore Cérès. Mars est accompagné d’une déesse qui pourrait être Minerve, Vénus, Boudana (une divinité celtique) ou encore Cérès.

Mars est accompagné d’une déesse qui pourrait être Minerve, Vénus, Boudana (une divinité celtique) ou encore Cérès. Le bandeau supérieur portait une inscription qui a disparu. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

FACE 3 ET 4 DU PILIER DES NAUTES

Pilier des nautes reconstitué en 3D. Les parties les plus sombres correspondent aux blocs conservés.

Pilier des nautes reconstitué en 3D. Les parties les plus sombres correspondent aux blocs conservés. Infographie © A.-B. Pimpaud d’après les dessins de © J.-P. Adam

FACE 3

LE DEUXIÈME DES DIOSCURES : POLLUX

Le bloc montre sans doute Pollux qui forme avec son frère Castor un couple de frères jumeaux, les Dioscures. L’inscription sur le bloc a disparu ainsi que la tête du dieu.

Pilier des Nautes : Pollux, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : Pollux, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Pollux est semblable à son frère Castor et fait le même geste. Le cheval a la même position, et l’on voit une partie de son dos avec une sangle. Pollux, contrairement à son frère jumeau, est immortel.

Pollux est représenté avec ses attributs traditionnels. Pollux est représenté avec ses attributs traditionnels.

Pollux est représenté avec ses attributs traditionnels. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

LE DIEU VULCAIN

Le bloc montre le dieu Vulcain et porte l’inscription [VOLCANUS], centrée sur le bandeau. Vulcain (Vulcanus en latin) est le dieu romain du feu, des volcans, de la forge, et le patron des forgerons. L’équivalent gaulois de ce dieu est Gobannos (Gobannus, dans sa forme latine) dont le nom, dénotant « le forgeron », est normalement pris pour l’identifier comme patron des forgerons. Le nom provient d’une racine proto-celtique, *goban- « forgeron ».

Pilier des Nautes : Vulcain, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : Vulcain, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Le dieu paraît barbu et il est coiffé d’un bonnet dont la pointe est vue de face. Il est vêtu de l’exomide (tunique courte qui dégage l’épaule et le bras droits) de l’artisan divin, relevée à la taille par un double lien, le bras gauche passé dans la manche courte, le bras et l’épaule droite nus. La main droite tient un court marteau levé, la main gauche une grosse pince à feu baissée.

Cette face représente Vulcain avec ses attributs traditionnels. Le bandeau supérieur porte l’inscription « VOLCANUS ». Cette face représente Vulcain avec ses attributs traditionnels. Le bandeau supérieur porte l’inscription « VOLCANUS ».

Cette face représente Vulcain avec ses attributs traditionnels. Le bandeau supérieur porte l’inscription « VOLCANUS ». Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

TROIS PERSONNAGES

Sur le bloc sont représentées trois personnes, deux de face, une de profil. La pierre porte une inscription commençant au début du bandeau par [SENANT…]

Pilier des Nautes : trois personnages non identifiés, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : trois personnages non identifiés, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Le bas-relief est très mutilé. Il semble que les personnages à gauche de la scène sont de deux femmes. Les plis de la tunique, retenus par la ceinture et identiques à ceux qu’on l’on voit sur la compagne de Mars, le bracelet d’avant-bras, la masse de la coiffure enfin, ne laissent aucun doute sur le sexe de la personne. Au milieu, le drapé comparable à celui de Fortuna et la coiffure indiquent également une femme.

Des déesses ? ou des prêtresses ?

Le mot Senae peut être rapproché de l’irlandais sen « vieille femme » et le bas-relief représente peut-être les prêtresses d’un culte protégeant la navigation, les Gallisenea. Le personnage de droite est de profil et on l’a pris parfois pour l’empereur Tibère. Il pourrait s’agir d’une scène relative à la consécration du monument.

Les Gallisenae : dans sa Description de la Terre, Pomponius Mela désigne par le terme Gallizenas les neuf prêtresses officiant pour un oracle gaulois sur l’île de Sena (île de Sein). Vierges, elles avaient le pouvoir de déchaîner les tempêtes, de se métamorphoser en animal, de guérir des maladies incurables et de prédire l’avenir.

Deux personnages de face, dont l’un au moins est féminin, et un visage de profil au front ceint d’une couronne à médaillons. Le bandeau supérieur porte l’inscription incomplète « SENANT[…] » Deux personnages de face, dont l’un au moins est féminin, et un visage de profil au front ceint d’une couronne à médaillons. Le bandeau supérieur porte l’inscription incomplète « SENANT[…] »

Deux personnages de face, dont l’un au moins est féminin, et un visage de profil au front ceint d’une couronne à médaillons. Le bandeau supérieur porte l’inscription incomplète « SENANT[…] », qui pourrait être rapproché de « sen », indication de vieillesse, ou de Gallizenae, « vierges prêtresses des navigateurs ». Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

DEUX PERSONNAGES

Sans doute une divinité féminine à gauche et un deuxième personnage dont les traits sont très endommagés à droite. Les spécialistes pensent que ce sont deux divinités féminines. Ce panneau est le seul du bloc qui ne possède pas de cadre mouluré intérieur. Il y a peut-être des traces de lettres, mais indistinctes, sur le bandeau supérieur, à gauche.

Pilier des Nautes : deux divinités féminines, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : deux divinités féminines, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

À gauche la déesse Vénus. Divinité demi-nue, le bras droit orné de deux bracelets et soulevant son voile au-dessus de l’épaule, le bras gauche levant un objet indistinct, vaguement rectangulaire, qui déborde sur le bandeau supérieur. Peut-être un miroir. Dans la mythologie romaine, Vénus est la déesse de l’amour, de la séduction, de la beauté féminine.

À droite une déesse à l’identité indéterminée. Le torse est très mutilé avec un élément de draperie sur l’épaule droite. La coiffure semble indiquer que c’est un personnage de sexe féminin. Le bras gauche, dont la position est incertaine, déborde sur le bandeau de droite.

Il s’agit peut-être de Vénus se regardant dans un miroir. L’autre personnage féminin n’est pas identifié. Il s’agit peut-être de Vénus se regardant dans un miroir. L’autre personnage féminin n’est pas identifié.

Il s’agit peut-être de Vénus se regardant dans un miroir. L’autre personnage féminin n’est pas identifié. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

FACE 4

LE DIEU GAULOIS SMERTRIOS

Le bloc représente le dieu Smert[rios] et porte l’inscription : [SMER….] suivi de plusieurs lettres complètement détruites. Smert[rios] est le seul nom divin connu qui commence par smer- (racine indo-européenne bien représentée en celtique), Cette hypothèse paraît être la lecture la plus vraisemblable.

Pilier des Nautes : Smertrios, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : Smertrios, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Le dieu est nu, au moins jusqu’au torse. Il porte une barbe et des cheveux courts et bouclés, comme Esus. Il est jeune ou d’âge mûr et puissamment musclé. Il lève de la main droite une courte massue non polie, pour frapper un serpent de bonnes dimensions qui se dresse devant lui (interprétation traditionnelle). Le profil du dieu et de l’animal sont estompés par l’usure. L’allure du dieu est semblable à celle d’Esus. Il est vraisemblable qu’il tenait le serpent de la main gauche comme Esus tenait le tronc d’arbre. L’arme est une massue noueuse, très écourtée à cause de l’étroitesse du champ à sculpter. La représentation comporte une maladresse au niveau du dessin puisque la main qui tient cette massue est une main gauche prêtée au bras droit.

Quelle est la posture du dieu ?

Ses dimensions sont nettement plus fortes que celles des Dioscures juste à côté. Sa tête n’atteint pas comme les leurs le bandeau supérieur. Il est manifeste que l’artiste n’a pas voulu le représenter debout. C’est pourquoi l’hypothèse que le dieu pose le genou droit à terre doit être prise en compte. Cette attitude, d’un combattant prêt à assommer un adversaire plus petit que lui, peut convenir ici. Ce dieu est apparemment un pourfendeur de monstres, une sorte d’Héraclès. Sa représentation plastique est manifestement influencée par celle du héros grec.

Le nom commençant par Smert- désigne un dieu incarnant la providence et la prévoyance comme la déesse gauloise Ro-smerta « la grande Pourvoyeuse ».

L’inscription « SMER[…] » permet d’identifier le dieu gaulois Smertrios levant une massue pour écraser un serpent. L’inscription « SMER[…] » permet d’identifier le dieu gaulois Smertrios levant une massue pour écraser un serpent.

L’inscription « SMER[…] » permet d’identifier le dieu gaulois Smertrios levant une massue pour écraser un serpent. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

La reconstitution de la partie basse du bloc avec un arbre, est hautement improbable puisque le dieu est plutôt dans la position de quelqu’un qui est agenouillé. Tandis que la position de la massue peut être expliquée par le manque de place au-dessus de la tête qui devrait être sa place naturelle et traditionnelle. De plus, contrairement à l’hypothèse communément admise, il n’est pas du tout certain que ce dieu se bat contre un serpent.

Pour le déchiffrement de ce bloc voir : SAISON 2 ANNEXE 11 Smertrios

 LE DIEU GAULOIS ESUS

Ce bloc montre une représentions du dieu gaulois Esus et porte l’inscription [ESVS] centrée sur le bandeau.

Pilier des Nautes : ESUS, sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine(50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Le dieu est représenté avec le corps de trois quarts et le visage de profil. Il est barbu et moustachu, et ses cheveux descendent sur la nuque. Vêtu comme Vulcain, il est puissamment musclé et lève de la main droite une serpe pour abattre l’arbre qu’il tient par le tronc de la main gauche. Le profil de l’outil est nettement incisé et déborde à gauche sur le cadre : manche court et curviligne comme il se doit, forte lame au tranchant légèrement incurvé et terminé par une pointe formant un crochet. La jambe droite est tendue, de face, et le pied dissimulé par les feuilles de la branche abattue. La jambe gauche, pliée, montre son mollet et sa cheville de profil entre cette branche et le tronc de l’arbre. La main gauche, très dégradée, est pourtant reconnaissable autour du tronc qu’elle enserre. L’arbre a un tronc puissant et noueux, ce qui laisse supposer que plusieurs branches ont déjà été abattues et ne sont pas figurées ; une branche presque entièrement séparée du tronc pend à gauche vers le sol. Cet arbre ne porte pas de fruits.

Ce bas-relief est le seul document qui nous montre de façon certaine l’image du dieu gaulois Esus accompagnée de son nom. On peut reconnaître le même dieu sur le bas-relief de Trêves où l’on voit un homme court vêtu comme Esus, mais imberbe, s’attaquant au tronc noueux d’un arbre avec un instrument indéterminé. Dans cet arbre, sont perchées les trois grues et la tête d’un taureau, qui figurent précisément sur le piler des Nautes sur le bas-relief qui fait suite à celui d’Esus et qui est nommé Tarvos Trigaranus.

Un dieu gaulois, identifié par l’inscription « ESUS », élague un arbre à l’aide d’une serpe. Un dieu gaulois, identifié par l’inscription « ESUS », élague un arbre à l’aide d’une serpe.

Un dieu gaulois, identifié par l’inscription « ESUS », élague un arbre à l’aide d’une serpe. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

Esus est le dieu qui abat l’arbre cosmique qui soutient la voûte céleste. Son action déclenche la fin du monde et fait tomber les étoiles sur la terre. Autrement dit des astéroïdes, comme l’astéroïde tueur de dinosaures qui a causé l’une des extinctions massives qui ont frappé la Terre, il y a 66 millions d’années. Un astéroïde « tueur de planète », baptisé 2022 AP7, qui mesure 1,5 kilomètre de diamètre, a été repéré récemment. Son orbite pourrait croiser celle de notre Terre dans quelques milliers d’années.

En attendant vous pouvez consulter l’article consacré à Esus, SAISON 2 ÉPISODE 12

TROIS JEUNES HOMMES

Le bloc montre trois jeunes hommes imberbes qui sont armés de lances et de boucliers.

Pilier des Nautes : les « juniores », sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine

Pilier des Nautes : les « juniores », sculpture, 37 apr. J.-C., époque gallo-romaine (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

Sont visibles, deux hommes imberbes coiffés d’un casque ou bonnet rond à bourrelet, armés de boucliers ovales à umbo, et d’une lance, pique ou javelot. On voit à gauche, la pointe d’une troisième lance.  La ressemblance du troisième personnage, disparu, avec les deux autres peut se déduire de la composition du bas-relief représentant les « seniores » (voir plus haut). L’homme de droite, le seul complet, porte un bracelet à l’avant-bras droit. Sa tunique, sans manche, laisse tout le bras nu.

Sur cette face, trois nautes, des juniores en raison de leur visage imberbe, sont coiffés d’un casque ou d’un bonnet, et sont armés d’une lance et d’un bouclier. Sur cette face, trois nautes, des juniores en raison de leur visage imberbe, sont coiffés d’un casque ou d’un bonnet, et sont armés d’une lance et d’un bouclier.

Sur cette face, trois nautes, des juniores en raison de leur visage imberbe, sont coiffés d’un casque ou d’un bonnet, et sont armés d’une lance et d’un bouclier. Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

Les nautes parisiens sont une confrérie de mariniers dont les bateaux naviguaient sur la Seine. Il s’agit très probablement d’armateurs et de commerçants riches et influents.

LE DIEU MERCURE

Le bloc montre les représentations d’une déesse et d’un dieu, sans doute Mercure. Aucun reste de lettres sur le bandeau, qui est presque totalement dégradé.

Sur cette face, trois nautes, des juniores en raison de leur visage imberbe, sont coiffés d’un casque ou d’un bonnet, et sont armés d’une lance et d’un bouclier.

C (50 av.-1 00 apr. J.-C.), musée national du Moyen Âge-Thermes de Cluny, Paris.  Source : musee-moyenage.fr

À gauche, une déesse vêtue, tenant de la main gauche levée une longue hampe qui se confond avec la draperie pendante et dépasse, comme la tête, sur la moulure supérieure. Il ne semble pas que ce soit une lance, car la seule déesse qui en soit dotée, Minerve, la porte généralement à la main droite. Il peut s’agir d’un sceptre. Le bloc est trop dégradé pour permettre une identification de la divinité représentée.

À droite, le dieu Mercure. Vêtu de l’exomide et du manteau replié sur le bras gauche, coiffé du pétase ailé, le dieu est représenté imberbe. dans la mythologie romaine, Mercure (lat. : Mercurius) est le dieu du commerce.

Sur cette face, trois nautes, des juniores en raison de leur visage imberbe, sont coiffés d’un casque ou d’un bonnet, et sont armés d’une lance et d’un bouclier. Sur cette face, trois nautes, des juniores en raison de leur visage imberbe, sont coiffés d’un casque ou d’un bonnet, et sont armés d’une lance et d’un bouclier.

C Cliché ©A. Chauvet / C2RMF. Dessin ©J.-P. Adam.

©JPS2023

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Bibliographie

Duval Paul-Marie. Le groupe de bas-reliefs des « Nautae Parisiaci ». In: Monuments et mémoires de la Fondation Eugène Piot, tome 48, fascicule 2, 1954. pp. 63-90. Disponible sur www.persee.fr : https://www.persee.fr/doc/piot_1148-6023_1954_num_48_2_1451

Vertet Hugues. Observations sur le dieu «Cernunnos» de l’autel de Paris. In: Bulletin de la Société Nationale des Antiquaires
de France, 1985, 1987. pp. 163-177. Disponible sur Observations sur le dieu «Cernunnos» de l’autel de Paris (persee.fr)