L’ORIGINE DES CONSTELLATIONS

LES DRUIDES SAISON 1 ANNEXE 15

Les druides ont utilisé un répertoire d’images en commun partagé par de nombreux peuples basé sur les constellations. D’où vient ce savoir ?

L’ARGUMENT DE LA ZONE VIDE.

Cet argument est basé sur l’hypothèse que le temps et le lieu de l’origine des constellations occidentales peuvent être calculés à partir de la prise en compte de l’étendue de la zone vide restant autour du pôle céleste sud lorsque les constellations modernes ont été supprimées et qu’il ne reste que les 48 constellations grecques classiques[1]. Il y a un cercle d’environ 36° de rayon dans la partie sud du ciel qui ne contient aucune des 48 constellations originales. Cela implique que les initiateurs des constellations vivaient à environ 36° de latitude nord parce qu’à cet endroit, exactement une telle zone du ciel austral serait invisible pour eux. L’emplacement du centre de la partie vide du ciel implique une date d’origine d’environ 2500 avant notre ère. Ce qui en d’autres termes signifie que les inventeurs des constellations sont les habitants de la mer Égée aux alentours de 2500 av. J.-C.[2]. Des marins des îles cycladiques qui utilise les constellations pour se repérer lors de leurs voyages en bateau. Ce sont d’excellents marins pratiquant la pêche au thon ou le commerce avec des contacts avec la Grèce continentale, la Crète ou Troie.

L’ORIGINE DES CONSTELLATIONS « Poêle à frire » en argile avec décoration incisée d’un navire. Trouvé à Chalandriani sur l’île de Syros.

« Poêle à frire » en argile avec décoration incisée d’un navire. Trouvé à Chalandriani sur l’île de Syros. Début de la période cycladique II (culture Keros-Syros, 2800-2300 av. J.-C.). À noter l’emblème du poisson sur la proue du navire.

C’est ici que nous retrouvons nos marins Énètes-Vénètes venus de Paphlagonie (Nord de la Turquie actuelle). Alliés des Troyens, ils fuient après la guerre perdue contre les Achéens vers l’occident d’abord en Illyrie puis vers l’Adriatique et les côtes atlantiques (Bretagne- Pays de Galles). Voir SAISON 1 ÉPISODE 7 La route de l’ambre et SAISON 1 ÉPISODE 8 Les vénètes un peuple de marins. Ce ne sont pas les inventeurs des constellations, mais grâce aux Troyens ils ont accès à la mer Égée et aux connaissances des marins des Cyclades[3]. Ils sont en tout cas de bons candidats pour avoir amené avec eux un système qui deviendra par la suite la classification des constellations grecques classiques. Il est évident que beaucoup des constellations qui existent encore aujourd’hui viennent de Mésopotamie via le Proche-Orient (par exemple le Taureau, les Gémeaux, le Cancer, le Lion, le Scorpion). L’apport cycladique concerne surtout les constellations en rapport avec la mer (Dauphin, Baleine, Poissons). Des gravures sur des mégalithes, notamment le dolmen de la Table des Marchands (Locmariaquer, Bretagne, France) datés de 3900 av. J.-C., indiquent clairement que la religion des étoiles des druides existait bien avant l’arrivée des Vénètes. Cette religion stellaire commune aux grandes civilisations (Mésopotamie, Égypte, Inde, Grèce, Celtes etc.) était déjà dans les bagages des premiers paysans du néolithique, mais les Vénètes ont emmené avec eux une mise en forme presque définitive des constellations telle que nous les connaissons encore de nos jours. Cette fusion des deux systèmes — le vieux système mésopotamien et l’apport maritime plus récent des marins des Cyclades — explique la forte ressemblance des constellations employées par les druides sur le chaudron de Gundestrup avec les constellations grecques classiques. Les systèmes druidique et grec ont certes une origine commune très ancienne ce qui explique les ressemblances, mais ils ont divergé très tôt et ont évolué en parallèle dans des cultures distinctes sans se rencontrer ce qui explique également de nombreuses différences[4].

LA RELIGION DES ÉTOILES

La religion stellaire des deux jumeaux a pris deux chemins différents en deux époques différentes pour parvenir en Europe de l’Ouest. Dans un premier temps par la voie danubienne quand les premiers paysans d’Anatolie ont remonté le Danube emportant avec eux le culte des dieux jumeaux. C’est la culture rubanée qui date de 5 500 à 4 700 ans av. J.-C. En parallèle et même un peu plus tôt, 6 200 à 5 700 ans av. J.-C. d’autre paysans venus du Proche Orient colonisent les rives de la Méditerranée. C’est la culture de la céramique cardiale. Ces deux cultures portent en elles la religion des jumeaux stellaire de leurs ancêtres partis de Proche Orient et d’Anatolie. Cette religion des étoiles s’est également implantée en Grèce et dans les îles des cyclades d’où elle est partie dans un deuxième temps vers les rives de l’océan Atlantique avec les marins Énètes-Vénètes. C’est une version un peu améliorée parce que les étoiles ne servent pas seulement à fixer un calendrier, à mesurer le temps et à prédire l’avenir, ce qui est d’une importance religieuse primordiale, mais les marins l’utilisent également de façon plus pragmatique pour s’orienter géographiquement. C’est pourquoi selon un passage de Diodore de Sicile (Bibliothèque historique, IV, 56, 4), emprunté à Timée :

Les Celtes qui habitent les bords de l’Océan vénèrent surtout les Dioscures ; et que, selon la tradition de ces mêmes habitants, ces dieux arrivèrent anciennement par l’Océan.

Le culte des Dioscures dérive du culte des jumeaux divins présent dans les grandes cultures de l’Antiquité (Mésopotamie, Égypte, Inde). Le chaudron de Gundestrup est une ode à la mythologie des Dioscures et les jumeaux divins sont les deux divinités principales des Celtes.

L'origine des constellations. Monnaie d’argent des Cantiaci avec pour motif les Dioscures.

Monnaie d’argent des Cantiaci avec pour motif les Dioscures. © Dominique Hollard

©JPS2021

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Image mise en avant :

L'origine des constellations. Figurine cycladique féminine en marbre

Figurine cycladique féminine en marbre, musée national archéologique d’Athènes. (Wikimedia Commons)

[1] D’après les travaux des astronomes Andrew Crommelin et Michael Ovenden, The Origin of the Constellations, 1965.

[2] Ce qui correspond au Cycladique ancien I, allant de 3 200 à 2 800 av. J.-C. et que l’on appelle également Culture Grotta-Pelos puis le Cycladique ancien II, compris entre 2 800 et 2 300 av. J.-C., ou Culture Kéros-Syros, période considérée comme représentant l’apogée de la civilisation et pour finir le Cycladique ancien III, de 2 300 à 2 000 av. J.-C., nommée également culture phylakopi.

[3] Des échanges commerciaux existaient alors entre la Troade et les Cyclades.

[4] Ce dernier point devra être étudié de façon approfondie lors du déchiffrement des plaques du chaudron d’argent.