LA CRUCHE CÉRÉMONIELLE DE BRNO

LES DRUIDES SAISON 1 ANNEXE 4

Comme le chaudron de Gundestrup, la cruche cérémonielle de Brno contient elle aussi un savoir lié à l’astronomie.

Cruche cérémonielle de Brno (Moravie, République Tchèque)

Après une reconstitution de l’objet, les spécialistes sont parvenus à lire et à interpréter la signification astronomique des deux appliques en bronze de cette cruche en bois datée d’env. 280 av. J.-C.

LE DÉCOR DE LA CRUCHE DE BRNO

Le premier décor révèle le ciel d’été, le jour de la fête de Beltaine, date du lever héliaque de l’étoile Aldébaran qui ouvre la saison claire de l’année. Le ciel du début de nuit est alors dominé par le «Triangle d’été» formé par les étoiles principales des constellations du Cygne, de l’Aigle et de la Lyre, les «Trois belles d’été», c’est à dire Deneb, Altaïr  et Véga[1].

Applique d’été de la cruche cérémonielle de Brno. Le Triangle d’été avec les constellations du Cygne (Cygnus), de l’Aigle (Aquila) et de la Lyre (Lyra)[2]. Source : Étoiles dans la nuit des temps, Textes réunis et présentés par Yves Vadé, Éditions L’Harmattan

Le second décor montre le ciel nocturne de Samain, fête du début d’année et de la saison sombre au lever héliaque de l’étoile rouge d’Antarès[3]. Cette date marque la fête de Samain et le ciel est dominé par la constellation du Taureau[4].

Applique d’hiver de la cruche cérémonielle de Brno. Le ciel était dominé par le Taureau (Taurus) et Orion (Orion)[5]. Source : Étoiles dans la nuit des temps, Textes réunis et présentés par Yves Vadé, Éditions L’Harmattan.

La correspondance entre la voûte  céleste et les images des résilles de la panse s’établit lorsque la cruche est en position verticale, mais il faut l’incliner et verser du liquide pour que cela se produise à Beltaine. Il devient donc possible d’associer un geste rituel à une date précise[6].

Découvrir une carte du ciel sur une cruche celtique du IIIe siècle avant notre ère est une chose plutôt inattendue. Cela ne devrait pourtant pas nous étonner puisque les druides sont des astronomes, c’est César lui-même qui le dit :

En outre, ils se livrent à de nombreuses spéculations sur les astres et leurs mouvements, sur les dimensions du monde et celles de la terre, sur la nature des choses, sur la puissance des dieux immortels et leurs attributions, et ils transmettent ces doctrines à la jeunesse[7].

©JPS2020 (texte écrit en 2015, remanié en 2020)

[ACCUEIL]


  1. Venceslas Kruta, L’ Art des Celtes, Phaidon Press Limited, Paris, 2015, p.122.
  2. Silvia Cernuti, Les connaissances astronomiques des anciens Celtes, Note additionnelle d’Yves Vadé, p.103 in Collectif, Étoiles dans la nuit des temps, Textes réunis et présentés par Yves Vadé, Éditions L’Harmattan, Paris, 2008.
  3. Toute la mythologie celtique repose sur les deux étoiles Aldébaran et Antarès et toutes la mythologie depuis la nuit des temps est inscrite dans les étoiles et toutes les civilisations ont puisées dans ce livre géant pour écrire leurs mythes.
  4. Venceslas Kruta, L’ Art des Celtes, Phaidon Press Limited, Paris, 2015, p.122.
  5. Silvia Cernuti, Les connaissances astronomiques des anciens Celtes, Note additionnelle d’Yves Vadé, p.105 in Collectif, Étoiles dans la nuit des temps, Textes réunis et présentés par Yves Vadé, Éditions L’Harmattan, Paris, 2008.
  6. Venceslas Kruta, L’ Art des Celtes, Phaidon Press Limited, Paris, 2015.
  7. César, Guerre des Gaules, Livre VI, 14, Traduction L.-A. Constans, Les Belles Lettres, Paris, 1989.

Bibliographie :

Pour plus de détails : Venceslas Kruta, La cruche celte de Brno, Éditions Faton, Dijon, 2007.

Pour en savoir plus sur l’auteur de cette découverte: Venceslas Kruta — Wikipédia (wikipedia.org)