LE CHAUDRON DE GUNDESTRUP ET LA PRÉCESSION DES ÉQUINOXES

LES DRUIDES SAISON 1 ANNEXE 8

La mécanique céleste qui a influencé l’iconographie du chaudron de Gundestrup.

Voir également le déchiffrement de la plaque du fond grâce à l’astronomie dans SAISON 1 ÉPISODE 5 Chaudron de Gundestrup et astronomie

UNE HORLOGE ASTRONOMIQUE

Mais qu’est-ce que cette précession des équinoxes qui fait qu’une étoile dans la queue du Dragon indiquait le pôle nord céleste vers 2700 av. J.-C. ?

L’univers entier est une gigantesque horloge dont les roues crantées entrainent d’autres roues crantées et ceci dans un mouvement perpétuel. Tous les corps célestes interagissent entre eux dans un merveilleux ballet réglé avec précision. C’est pourquoi l’axe de la terre ne pointe jamais dans la même direction car sous l’effet conjugué de la lune et du soleil, la terre oscille comme une toupie et son axe décrit au court du temps un cercle dans le ciel étoilé.

Mouvement de précession

Mouvement de précession (Wikimedia Commons)

Ce mouvement entraîne deux phénomènes très importants pour les astronomes de l’ancien temps.

LE CERCLE DES ANIMAUX

La première conséquence de la précession des équinoxes veut que le point vernal qui indique le début du printemps suit lui aussi un lent mouvement à rebours avec en toile de fond les douze signes du zodiaque[1].

Il est temps de rappeler quelques notions d’astronomie, ainsi l’écliptique est la trajectoire annuelle apparente du soleil vu de la terre, tandis que l’équateur céleste est la projection dans l’espace de notre équateur terrestre. Comme l’axe de la terre est inclinée de 23°26’, le plan de l’écliptique et celui de l’équateur céleste ne sont pas les mêmes. Or le croisement de ces plans est appelé le point vernal[2].

Axe d'inclinaison de la terre

Description de l’inclinaison de l’axe de la Terre (obliquité) et son rapport aux plans de l’écliptique, à l’équateur céleste et à l’axe de rotation (Wikimedia Commons).

Ce point vernal est un repère important pour toutes les civilisations anciennes puisqu’il indique le début du printemps, date cruciale pour des sociétés agraires[3]. Comme la mécanique céleste est toujours en mouvement, derrière ce point vernal défilent des constellations le long d’une étroite bande du ciel. Ces constellations ne sont pas n’importe lesquelles mais elles correspondent à celles que nous appelons communément les douze signes du zodiaque[4]. Pour les Anciens, la constellation la plus importante était celle dans laquelle le soleil apparaissait au lever du jour lors de l’équinoxe de printemps. Mais cette constellation n’est pas fixe, au cours des temps, sur de très longues périodes, c’est dans chacune des douze constellations du zodiaque que se lève le soleil. C’est justement la précession des équinoxes évoquée plus haut, qui imprime ce mouvement très lent. Ainsi le point vernal se comporte comme l’aiguille d’une montre qui indiquerait non pas les heures mais les ères dans lesquelles se trouve un observateur potentiel.

Point vernal

Le point vernal qui indique le début du printemps suit un lent mouvement à rebours avec en toile de fond les douze signes du zodiaque. Source : globalrumblings.blogspot.com

Point vernal

Le point vernal se situe vers l’an 100 av. J.-C. à la limite les ères du Bélier et des Poissons. Source : astrolabor.com

Car vue de la terre, le point vernal semble « remonter », en sens contraire de la trajectoire annuelle du soleil, le bandeau sur lequel se situe les signes du zodiaque et passe du Bélier dans le Taureau puis dans les Gémeaux, le Cancer, le Lion, la Vierge etc…[5] Comme le tour se fait en un peu moins de 26000 ans, le soleil se lève à l’équinoxe de printemps durant 2160 années dans le même signe du zodiaque avant de passer dans un autre signe. Nous sommes actuellement dans l’ère des Poissons qui a commencé en 100 av. J.-C. et qui se termine donc en 2060[6].

©JPS2021 (texte écrit en 2016, remanié en 2021)

[ACCUEIL]


[1] Pour être tout à fait complet, il faut signaler que le terme « zodiaque » est tiré du grec ancien zōdiakós qui signifie « petit animaux », sous-entendu « cercle ou roue des petits animaux ». Ce qui vient du fait que toutes les constellations du zodiaque figurent des animaux. À l’exception de la Balance qui faisait partie de la constellation du Scorpion.

[2] En fait le plan de l’écliptique et l’équateur céleste se coupent en deux points situés l’un en face de l’autre. Les moments où le soleil (vu de la terre) apparait sur ces deux points d’intersection sont appelés équinoxes de printemps et d’automne. Lors des équinoxes, le jour et la nuit sont de même durée.

[3] Attention, ce déplacement précessionnel s’effectue en sens contraire (Taureau, Bélier, Poisson, Verseau etc.) du déplacement annuel du soleil le long de l’écliptique (Verseau, Poisson, Bélier, Taureau etc.). Ainsi l’arrière plan stellaire sur le fond duquel se lève le soleil change de mois en mois.

[4] Le zodiaque forme une ceinture d’étoiles de 360° et chaque constellation, malgré les tailles et configurations différentes entre elles occupe un espace de 30° sur l’écliptique.

[5] Alors que le soleil semble passer durant l’année du Bélier vers le Poisson puis le Verseau etc…

[6] Ceci est vrai si l’on partage le zodiaque en douze signes de longueur égale. Le problème est que la constellation des Poisson est gigantesque et que si l’on prend en compte sa longueur véritable nous entrerons dans l’ère du verseau pas avant l’an 2300.

Pour plus de détails: Précession des équinoxes — Wikipédia (wikipedia.org)