LE DISQUE DE NEBRA

LES DRUIDES SAISON 1 ANNEXE 40

Le disque de Nebra est la plus ancienne représentation du ciel étoilé.

ARCHÉOLOGIE ET ASTRONOMIE

Entre l’archéologie et l’astronomie la collaboration peut être fructueuse. De récentes découvertes l’on démontrées.

UNE CARTE CÉLESTE

C’est en Allemagne que l’on a fait l’une des découvertes les plus sensationnelles en matière d’astronomie préhistorique : le disque de Nebra[1].

LE DISQUE DE NEBRA.

Disque de Nebra  © Musée de la Préhistoire de Halle, Allemagne.

Il s’agit d’un disque de bronze pesant 2.3 kg et d’environ 32 cm de diamètre. Découvert en 1999 à proximité de la ville allemande de Nebra par des pilleurs de trésors. D’après les analyses microscopiques de la patine du disque et l’étude isotopique du plomb radioactif qu’il contient on peut dater approximativement sa réalisation vers l’an 1.600 av. J.-C. ce qui en ferait l’une des plus vieilles représentations de la voûte céleste. Sur ce disque vert-de-gris se détachent clairement pour l’observateur certains corps célestes en feuilles d’or. Le Soleil, le croissant de lune, les Pléiades et le ciel étoilé, ainsi que d’autres motifs rajoutés plus tard. Une barque solaire, ainsi que deux arcs en or, dont un a été enlevé dès l’Antiquité et qui représentent l’écart entre les points d’horizon où le Soleil se lève et se couche aux solstices d’été et d’hiver. Passons en revue ces différents éléments.

LE DISQUE DE NEBRA

Informations astronomiques contenues dans le disque.

UN SOLEIL QUI N’EN EST PAS UN

L’élément principal du disque est l’amas stellaire des Pléiades avec pour compagnons la pleine lune d’un coté — et non le Soleil comme on pourrait le croire au premier abord — ainsi que le croissant de lune de l’autre côté. Ce smiley boutonneux issus de la Préhistoire semble en effet indiquer deux dates primordiales pour les paysans de l’âge de bronze. Le premier événement retenu est le coucher des Pléiades, autour du 10 mars de notre calendrier, et indique le temps des semailles, avec souvent, mais pas toujours, le croissant lunaire qui les accompagne dans leur disparition. La deuxième date importante qui associe les Pléiades et la pleine lune cette fois, se situe autour du 17 octobre et défini le temps des moissons. Une loi saisonnière que l’on peut résumer par cette sentence d’Hésiode concernant les travaux des champs :

Au lever des Pléiades, filles d’Atlas, commencez la moisson, les semailles à leur coucher. Elles restent, on le sait, quarante nuits et quarante jours invisibles ; mais, l’année poursuivant sa course, elles se mettent à reparaître, quand on aiguise le fer. Voici la loi des champs, aussi bien pour ceux qui habitent près de la mer que pour ceux qui, dans le pli des vallons, loin des flots houleux, vivent sur de grasses terres[2].

Avant la connaissance de l’année solaire, les peuples de la plus haute antiquité réglaient leur calendrier agricole sur la position de cet amas stellaire. Ainsi, la première phase avec les Pléiades et les deux lunes semblent faire partie d’un calendrier très ancien auquel les hommes de l’âge du bronze ont rajouté des motifs solaires : la barque du Soleil et les arcs des solstices. La barque solaire est un motif courant de la mythologie égyptienne. Cette embarcation sert à transporter le soleil durant la nuit lors de son périple souterrain afin qu’il renaisse le lendemain à l’est.  Cela peut signifier un changement de calendrier et peut-être même de religion.

©JPS2020 (texte de 2015 remanié en 2020)

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[1] Harald Meller, Der geschmiedete Himmel, Konrad Theiss Verlag, Stuttgart, 2004.

[2] Hésiode, Les travaux et les jours, Traduction P. Mazon, Les Belles Lettres, Paris, 2014.


Source photographique :

https://blogs.futura-sciences.com/feldmann/2017/01/08/un-morceau-ciel-vieux-3-600-ans-sur-le-disque-de-nebra/

Pour en savoir plus : Disque céleste de Nebra — Wikipédia (wikipedia.org)